Kim Jong-un promeut sa sœur cadette au sein de l’appareil du parti au pouvoir


Kim Yo-jung, la mystérieuse soeur du dictateur… par lesechos

Kim Yo-jong a été nommée, le 7 octobre, au bureau politique du Parti du travail de Corée.

Alors que les tensions restent vives avec les Etats-Unis après les tirs de missiles balistiques et un sixième essai nucléaire en septembre suivis de nouvelles sanctions onusiennes, la Corée du Nord a célébré, mardi 10 octobre, le 72e anniversaire d’un Parti du travail à la direction quelque peu remaniée.

Kim Yo-jong, sœur cadette du dirigeant Kim Jong-un, a ainsi été promue au bureau politique du parti unique. La décision a été prise le 7 octobre lors de la deuxième session plénière du 7e congrès, une rencontre annuelle des plus proches conseillers du dirigeant. Si Kim Yo-jong n’est pas membre à part entière du bureau et ne dispose pas d’un droit de vote, elle peut néanmoins participer aux réunions les plus importantes. Mme Kim occupait la direction adjointe du département d’agitation et de propagande au sein du parti. Elle siège également au comité central.

Photo non datée du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, aux côtés de sa soeur cadette, Kim Yo-jong, lors d’une visite d’un site militaire nord-coréen.© AP Photo non datée du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, aux côtés de sa soeur cadette, Kim Yo-jong, lors d’une visite d’un site militaire nord-coréen.

Place de choix

Née en septembre 1987, Kim Yo-jong est le troisième enfant du défunt leader Kim Jong-il (1941-2011) et de Kim Yong-hui (1952-2004). D’abord élevée à Pyongyang par sa mère avec ses deux aînés Jong-chol – né en 1981 mais sans fonction officielle connue – et Jong-un actuellement au pouvoir, elle aurait rejoint en 1996 ses frères à Berne (Suisse), où ils étaient scolarisés. Elle aurait par la suite étudié dans une université européenne avant de retourner en République populaire démocratique de Corée (RPDC), où elle aurait suivi des cours à l’université Kim-Il-Sung.

Promue en 2007 au sein du Parti du travail, elle sert son père et sa tante Kim Kyong-hui. Quand Kim Jong-il subit une attaque cérébrale en 2008, elle est au côté de Kim Jong-un à son chevet. Intégrée à la commission de la défense nationale et au secrétariat de son père, elle se montre très active dans la préparation de la succession au profit de son aîné.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un en 2011, Kim Yo-jong occupe une place cruciale à ses côtés, s’occupant de ses déplacements, l’accompagnant dans ses « visites sur le terrain pour donner des instructions ».

Selon la presse sud-coréenne citant les renseignements chinois, elle serait mariée au plus jeune fils d’un personnage important de la dictature nord-coréenne, Choe Ryong-hae. Son époux travaillerait au service des finances et de la comptabilité du parti et aurait des liens avec la Division 39, créée dans les années 1970 pour gérer les avoirs de la famille Kim. Après avoir semble-t-il connu une période de disgrâce en 2015, Choe Ryong-hae, 67 ans, est de nouveau une figure majeure du régime. Il aurait, lui aussi, bénéficié d’une promotion lors de la session du 7 octobre. Déjà vice-président du parti et membre du comité permanent du bureau politique, il est désormais, selon l’agence officielle KCNA, membre de la puissante commission militaire centrale.

« Concentrer le pouvoir »

Ces nominations ont été connues publiquement dimanche 8 octobre lors des célébrations du 20e anniversaire de l’élection de Kim Jong-il au poste de secrétaire général du parti. Le positionnement au « Juseokdan », la partie de la tribune officielle réservée aux proches de Kim Jong-un, a été modifié au profit de Choe Ryong-hae et du premier ministre Pak Pong-ju. Pour Kim Yong-hyun, de l’université sud-coréenne Dongguk, le premier représente le parti et le second l’économie. Leur promotion confirmerait la volonté de « concentrer le pouvoir au sein du parti et de donner plus d’importance à l’économie ».

Pendant la session plénière, Kim Jong-un a confirmé la poursuite de la politique caractérisée par le byungjin noson, une « ligne du parallélisme » qui accorde la même importance au développement économique et au renforcement de la défense, le nucléaire notamment. Dans le discours prononcé au cours de la session, il a critiqué « l’ultime tentative » des « impérialistes américains » pour « étouffer la souveraineté de la RPDC en tripatouillant des résolutions au Conseil de sécurité avec la mobilisation des forces vassales ». Et Kim Jong-un de souligner l’importance de l’arsenal nucléaire, « un puissant outil de dissuasion protégeant la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est ».

Lemonde.fr

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