Juste après avoir annoncé la nouvelle de la disparition de Baye Peulh, Senego a pu recueillir les premiers témoignages sur le défunt. Qui de mieux placé que Pape Demba Ndiaye pour parler à la fois de l’homme et de l’artiste dont la disparition est vue comme une « très grosse perte pour la culture locale ».
« C’est une très grande perte pour le monde des arts celui du théâtre en particulier. Mais c’est surtout une grosse perte pour Daaray Kocc », réagit à chaud le Directeur de la troupe Daaray Kocc qui a appris la nouvelle par le biais de Senego.
« C’était un artiste que tout le monde le connaissait, un comédien hors pair, sans doute l’un des cinq meilleurs de tous le temps de l’histoire du Sénégal », témoigne le neveu de feu Cheikh Tidiane Diop visiblement bouleversé par cette mauvaise nouvelle.
« Baay Peulh avait fait renaître la troupe Daaray Kocc qu’il avait trouvée un peu dans une situation de léthargie. C’est son éternel ami Makhourdia Guèye avec qui il était à l’Asecna, qui l’a emmené à Daaray Kocc et l’a présenté à feu Cheikh Tidiane Diop », raconte Pape Demba au téléphone de Senego.
« Depuis ils ont formé un tandem qui a marqué l’histoire du Sénégal avec notamment le premier sketch qu’ils ont joué ensemble Massamba et Mademba. Cheikh s’est toujours appuyé sur leur duo qui était une marque de fabrique pour Daaray Kocc. Ils étaient tout le temps d’éternels rivaux dans toutes les pièces qu’ils ont eu à jouer. Mais c’était tout à fait le contraire dans la vie courante où leur complicité marquait tout le monde. Baye Peulh avait fait le sermon de ne plus monter sur les planches de théâtre après la disparition de Makhourédia. Il a respecté avec dignité cette promesse jusqu’au jour d’aujourd’hui », regrette le Directeur de Daaray Kocc qui se souvient aussi, au-delà de l’artiste, d’un homme aux qualités exceptionnelles.
« Parlant de l’homme, il était très généreux, très affable mais c’était surtout un très bon père de famille. On a eu l’occasion de tourner à maintes reprises chez lui à Bargny, il était très proche de sa famille, couvait bien sa famille, et s’occupait bien de l’éducation de ses enfants. Il était aussi très pieux, un bon musulman. Nous saluons sa mémoire, nous ne pouvons qu’accepter ce décret divin. je suis abattu par cette perte qui attriste tout le monde de la culture », conclut Pape Demba Ndiaye.
