Actusen révélait en exclusivité, en 2016, que Karim Wade, fraîchement élargi de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, n’avait plus la possibilité de refouler le sol sénégalais avant, au moins, douze longs mois. A condition, surtout qu’il respectât les conditions subordonnées à sa libération et sur lesquelles Dakar n’a jamais voulu s’épancher.
Quelques mois plus tard, votre Site écrivait, également, que le fils de l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, avait été sommé d’arrêter ses coups de fil qu’il passait à certaines célébrités sportive, culturelle et politique.
Actusen révélait, par ailleurs, qu’à l’époque, le régime de Macky Sall s’en était ouvert au régime qatari, garant de la libération de l’ancien ministre d’Etat, non sans lui signifier que ces agissements de Karim Wade ne cadraient pas avec les termes de son élargissement.
A moins de deux ans de la Présidentielle, Actusen est en mesure d’écrire que la désignation de Karim Wade comme candidat à la Présidentielle de 2019, n’est ni plus ni moins qu’un coup bluff de la part du Parti démocratique sénégalais (Pds).
Pour cause, selon des sources généralement bien informées, le fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade ne dispose plus d’un passeport sénégalais de nature à lui permettre de déchirer les entrailles du ciel, même si l’envie de voyager l’en démange.
Les deux enfants de Karim Wade inscrits dans un Lycée de Doha
En un mot comme en mille, dès sa descente d’avion à l’Aéroport de Qatar, son passeport diplomatique confectionné, la nuit-même de son exil, lui aurait été retiré, renchérissent les mêmes sources de Actusen.com. Par qui ? Est-ce par les autorités qatari ou par les flics sénégalais qui l’avaient escorté, lors de son voyage sur Doha ? Ou, alors, est-ce Me Madické Niang qui est rentré à Dakar avec ledit passeport, lui qui avait accompagné Karim Wade jusqu’au Qatar? Difficile de répondre, avec exactitude, à cette question.
«Dans tous les cas, ce qui est constant, c’est que Karim Wade ne jouit plus du fameux sésame pouvant lui permettant de voyager», confient des sources concordantes. Lesquelles sources d’ajouter que les deux enfants de Karim Wade se sont, désormais, établis au Qatar, auprès de leur papa. D’ailleurs, une autre source proche de Wade-fils explique que «les enfants en question ont été inscrits dans un Lycée de Doha».
Karim Wade sur les traces de l’ancien Président mauritanien, Ould Taya
Commentaire d’un proche de Karim Wade : «je suis au regret de vous dire qu’il est en train de subir le même sort que l’ancien président mauritanien, Oul Taya. Si ce dernier se la coule douce à Doha, il n’en demeure pas moins que les autorités qatari lui ont coupé le cordon ombilical qui le liait à son pays d’origine.
Après avoir dirigé la Mauritanie pendant près de dix-neuf ans, Ould Taya n’a plus aucun contact avec la classe politique de son pays, y compris ses inconditionnels d’antan. Doha lui a ôté, depuis son installation sur son sol, toute possibilité de jeter son grain de sel dans les débats politiques en cours en Mauritanie. Pas de déclaration, d’interview non plus, car cela fait partie de l’accord passé avec les autorités qatari. Je crains que Doha fasse la même chose à Karim Wade”.
Pour rappel, le fils du Secrétaire général national du Pds, qui avait quitté Dakar, nuitamment, à bord d’un jet privé, en compagnie du Procureur général du Qatar, a été gracié par le Président Macky Sall, sur intervention du pays arabe.
Dont le ministre des Affaires étrangères, Mohammed Ibn Abderrahmane Al Thani, a, dans une interview accordée à Jeune Afrique, déclaré que si son pays dirigé par l’Emir Cheikh Tamim Ibnu Amad Al Thani est intervenu dans la libération du fils de Me Abdoulaye Wade, c’est parce que “l’affaire Karim Wade a été traitée comme une affaire humanitaire, avec l’approbation du Gouvernement Sénégalais. Jamais, nous ne serions intervenus sans son autorisation”.
Pourquoi tout laisse penser que la lettre de grâce de Karim que le ministre El Hadj Kassé menace de publier porte les empreintes de l’Emir du Qatar
La sortie du patron de la Diplomatie qatari dans les colonnes de Jeune Afrique relance une fois de plus l’origine de la demande de grâce adressée à Macky Sall. Car selon certaines indiscrétions, c’est l’Emir du Qatar, qui avait adressé ladite demande aux autorités sénégalaises, selon des sources dignes de foi.
Et, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, depuis que le ministre porte-parole de la Présidence de la République sénégalaise, El Hadj Kassé, a menacé de publier la lettre de grâce, plus jamais on ne s’est épanché sur l’affaire Karim Wade, du côté du Pds. Depuis lors, c’est motus et bouche cousue.
Mayoro Faye du Pds parle de pure manipulation et estime que Karim Wade sera au Sénégal en 2018
Joint par téléphone par Actusen, Mayoro Faye, chargé de Communication du Pds, dégage en touche. Pour lui, cette histoire autour du retrait du passeport de Karim Wade n’est ni plus ni moins qu’une «pure manipulation. Une manipulation qui vient de toutes parts», insiste-t-il.
Selon le responsable libéral de Saint-Louis, le candidat du Pds à la Présidentielle de 2019 vaque librement à ses occupations au Qatar. Et sera au Sénégal en 2018. Tout un programme !
Et, pas si sûr que le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, opine du bonnet, quand Mayoro Faye soit aussi formel au sujet du retour de Karim. En effet, lors de l’émission “Grand Jury” du 12 mars 2017 sur la Rfm, l’ancien ministre d’Etat sous le défunt régime de Me Abdoulaye Wade déclarait : «je l’ai eu au téléphone, Karim Wade sera au Sénégal dans le dernier trimestre qui nous séparera des Législatives du 30 juillet prochain». Mais depuis lors, aucune ombre de Wade-fils.
Pour ceux qui ne le savent pas, Karim Wade a été condamné à six ans ferme et à payer 138 milliards F Cfa pour enrichissement illicite par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Avant de bénéficier d’une grâce dont les contours restent jusqu’ici, entourés de quelques mystères.
Libéré dans la nuit du 23 juin 2016 et conduit immédiatement à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, après un bref passage au domicile de Me Madické Niang aux Almadies où l’attendait un dignitaire mouride, Karim Wade n’a plus refait surface sous nos Cieux.
