Les élèves et parents d’élèves de l’école Yavuz Selim se sont heurtés, ce matin, aux forces de l’ordre, venues en masse pour leur refuser l’accès. Une situation que Me Sarr, avocat de Yavuz Selim SA trouve déplorable et scandaleuse: » dans un Etat de droit comme le prétend l’Etat du Sénégal, il est inadmissible que l’on vienne devant la propriété d’autrui et bloquer l’accès surtout dans une école qui est chargée de former l’élite de demain de ce pays » », a-t-il dénoncé avec la dernière énergie.
Pour l’avocat, « c’est une honte pour l’Etat du Sénégal de venir imposer un coup de force sur la base d’une décision qui n’a aucun fondement ».
Me Sarr indique que les forces de l’ordre n’ont pas le droit de se mettre devant l’école puisque, précise-t-il, les arrêtés du ministère de l’intérieur concernent l’Association Baskent Egitim, or là où sont postés les véhicules de police c’est la propriété d’une société qui s’appelle Yavuz Selim SA. Poursuivant, il rappelle que Yavuz Selim SA a été créée depuis 2015 et l’association Benkent Egitime, propriétaire des écoles, a décidé souverainement et légalement de vendre ces écoles à la société Yavuz Selim SA depuis le 07 novembre 2016 bien avant l’arrêté de dissolution du 07 décembre 2016″.
Par conséquent,ajoute-t-il, « même si l’Etat doit faire exécuter cette décision à travers la police, ils n’ont qu’à le faire sur les biens de Baskent Egitime et non pas sur non biens », a-t-il précisé.
La robe noire trouve que Yavuz Selim ne mérite pas d’être fermée puisque depuis une dizaine d’années, c’est l’une des meilleures écoles du Sénégal.
Pour ce qui concerne la décision du tribunal qui est attendu le 09 octobre prochain, il trouve curieuse cette « agitation prématurée » des autorités: « c’est l’Etat du Sénégal lui-même qui a pris la décision de saisir le juge des référés et l’affaire a été évoquée et plaidée le 25 septembre et mise en délibéré pour une décision qui doit être rendue le 09 octobre, pourquoi à une semaine de cette décision, l’Etat tente ce coup de force », s’est-il demandé avant de donner des éléments de réponse: « Certainement, l’Etat s’est rendu compte qu’il s’est manifestement fourvoyé sur sa procédure ».
Le Président des parents d’élèves de Yavuz Selim, pour sa part, dira que les élèves et leurs parents sont très remontés contre le gouvernement et lui demande d’avoir raison garder : « Nous sommes venus avec nos enfants mais nous avons noté la présence des forces de l’ordre. Nous sommes choqués, inquiets, et indignés contre notre gouvernement. Nous avons vu des enfants qui ont pleuré, des enfants traumatisés et ce trauma disparaitra difficilement, le gouvernement doit avoir raison garder et privilégier l’intérêt supérieur de l’enfant », a indiqué Bassirou Kébé.