Depuis son rappel à Dieu, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine continue de faire l’unanimité avec la pluie d’éloges et d’hommages sur sa personne. Toujours dans ce sillage, Senego a décroché quelqu’un qui était très proche du défunt Khalife Général des Tidianes. Dans un entretien téléphonique qu’il nous a accordé, Aziz Ndiaye puisqu’il s’agit de lui, a fait un témoignage troublant sur celui qui fut son homonyme.
Selon l’ex promoteur Serigne Abdou Al Amine représentait plusieurs choses à la fois pour lui depuis que son père lui a donné son nom en 1979.
« Il était plus qu’un homonyme, plus qu’un guide, plus qu’un grand père. En 1974, c’est lui qui a donné le Wird Tidiane à mon père. En 1979, quand je suis né, il a envoyé Serigne Pape Malick comme émissaire et c’est ainsi que j’ai été baptisé et j’ai porté son nom. Quand j’étais tout petit, il me donnait beaucoup d’argent à chaque ouverture des classes, ou chaque fête. Quand arriva le moment où je devais partir à l’étranger pour émigrer, il me donnait des conseils, me disant comment je devais me comporter dans un pays étranger », énumère Aziz Ndiaye étreint par l’émotion au téléphone de Senego.
Et de confier dans la foulée, la véritable raison qui justifie son absence cette année dans la lutte.
« On a vécu des moments de complicité très intenses dans ses dernières années sur terre. Un jour, l’année dernière, on discutait sur la lutte. Il nous raconté beaucoup d’anecdotes sur la lutte. C’était à trois heures du matin, il nous a reçu à Tivaouane moi et Gaston et nous a dit ceci: Vous avez fait vos preuves dans le monde de la lutte Vous pouvez servir votre pays dans un autre domaine que la lutte. Il est temps pour vous d’arrêter et de vous investir dans d’autres créneaux. Voici la raison pour laquelle je me suis retiré de l’arène », explique l’homme d’affaires.
Loin de s’arrêter dans ses révélations, Aziz de poursuivre. « Je ne suis jamais allé dans ses champs à Boulele. Cette année quand j’y suis allé en compagnie de mon frère Baye, de son fils Cheikh Tidiane, et d’un certain Cheikh Samb qui habite Mbour on a eu une discussion que je n’oublierai jamais de ma vie. Il nous a attendu. A notre arrivée, on a dîné ensemble. Il me servait même avec ses propres mains. Après le dîner, il m’a invité dans sa chambre intime toujours à Boulel. On discutait de choses très mystérieuses que je ne peux même pas expliquer. Je ne comprenais plus car j’étais étonné de toute cette complicité étrange qu’il y’avait subitement entre lui et moi », confie l’ex promoteur.
« Il y’a juste un mois, j’étais allé le voir pour lui parler de choses personnelles. Le 29 Août dernier, il m’a dit va voir Serigne Mbaye Sy et explique lui ce que tu veux faire Comme s’il me faisait ses adieux », poursuit Aziz avec la même tristesse dans la voix.
Mais ce qui a le plus marqué le jeune entrepreneur c’est le jour même de la disparition de son homonyme.
Ce jour là j’étais à Dakar. Ce qui me marquera à jamais c’est le moment de son inhumation. « Je fais partie des rares personnes qui ont porté Serigne Abdou sous terre. Je l’ai touché juste avant qu’il ne soit mis sous terre. Comme si on ne devait jamais se séparer. J’ai été avec lui jusque dans ses ultimes moments avant d’être porté sous terre »,
Il a tout fait pour moi, il m’a façonné, c’était plus qu’un protecteur