Les procès de 1 600 membres présumés du groupe armé nigérian Boko Haram détenus dans des camps militaires à travers le pays commenceront le mois prochain. C’est ce qu’a annoncé hier dimanche le ministère de la Justice. Comment ces suspects vont-ils être jugés ?
Abubakar Malami, le ministre de la Justice, a confié les affaires à plusieurs procureurs. Il a également approuvé une liste de juges. Tous les suspects seront assistés d’un défenseur. Ces avocats seront fournis par le Conseil nigérian d’aide juridique.
Toujours selon le ministère de la Justice, tout serait prêt pour la lecture des actes d’accusations aux 1 600 détenus. Ce processus devrait démarrer le 9 octobre. Puis les procès pourraient être ouverts : 220 dossiers manqueraient de preuve permettant d’engager des poursuites. Ces 220 suspects pourraient être libérés pour être inscrits dans des programmes de déradicalisation.
Défis pour la justice
Ces cas d’ailleurs illustrent les défis que devront relever les magistrats nigérians. Ils devront juger ces membres présumés de Boko Haram sur la base d’enquêtes insuffisantes. Il devront aussi travailler sans disposer de preuves médico-légales. Ces juges devront aussi statuer sur la foi d’interrogatoires menés essentiellement dans un cadre militaire.
Trente-trois procès sont actuellement en cours avec le chef d’accusation de terrorisme. L’affaire la plus importante concerne le leader du groupe Ansaru, Khalid el-Barnawi, inculpé pour enlèvement et assassinat.
En organisant les audiences de ces 1 600 suspects de Boko Haram, la justice nigériane va mettre à l’épreuve ses propres capacités.