Epiphénomène politique ou prémices d’une dissidence pour 2019 ? Les contestations se suivent et se ressemblent depuis la formation du gouvernement Dionne II, jeudi dernier. Partisans de l’Apr, alliés et territoires électoraux râlent.
Apres les sorties virulentes de l’instituteur Youssou Touré contre le Président Sall, la grogne s’intensifie au sein de l’Apr et de Benno Bokk Yaakar. Al’interne, le dévoilement de l’attelage gouvernemental crée plus de frustrations qu’une véritable fronde qui menacerait les assises de la coalition, puisqu’à quelques exceptions, ils ne sont pas de grands électeurs. Avec la suppression des postes de secrétaire d’état, Yakham Mbaye trépasse à la communication. Même s’il assure que sa démission n’a rien à voir avec l’entrée ou la sortie d’un gouvernement, la coïncidence avec le remaniement est troublant et interpelle à plus d’un titre sur les relations tendues dans l’entourage du Président Sall.
Toutefois, la frustration la plus sérieuse à prendre en compte est celle de la directrice de l’agence nationale de la case des tout-petits. Aperiste pur jus, dans l’antichambre du pouvoir depuis quelques temps, Thérèse Faye Diouf n’a, semble-t-il, pas non plus digérer d’être confinée dans les jeunesses de son parti alors qu’elle semblait espérer le ministère de la justice. Cet échelon supérieur qui consacrerait son évolution politique, à titre individuel, lui a été dénié, et c’est avec amertume qu’on avance sa démission à la tête de la convention des jeunes Républicains, pour marquer le coup.
Territorialisation de la grogne
Cependant, si l’individualisation des frustrations peut ne peut pas prêter à conséquence, sa territorialisation devrait inquiéter l’état-major du parti au pouvoir. La contestation développe un aspect géographique dont les ressortissants de certains terroirs ne comprennent pas l’absence d’une région comme Diourbel, du département de Mbacké englobant l’influente cité religieuse de Touba.