Le cas des disparitions forcées au Gabon se retrouve en ce moment sur la table de l’ONU à Genève. Le Comité sur les disparitions forcées est en session depuis lundi. Le cas de plusieurs Etats est examiné, comme celui de Libreville mercredi 6 septembre. Les débats devaient porter sur un rapport de 2015. Mais les violences d’août-septembre 2016 se sont invitées dans la discussion.
Le Gabon cherche à tout prix à tourner la page de la crise post-électorale. Mais le calendrier international remet régulièrement l’affaire sur la table.
Durant la session, Emmanuel Decaux, le président du Comité, a rappelé que des arrestations, tueries, disparitions forcées avaient été rapportées par diverses organisations. Le juriste a ajouté que quatre fosses communes auraient été découvertes récemment.
La délégation gabonaise, elle, a regretté qu’un an après, le pays soit toujours pointé du doigt, qu’on revienne sur cette crise, alors que des mesures ont été prises pour renforcer la cohésion nationale. « Il n’y a pas de disparitions forcées au Gabon et aucune plainte n’a été déposée », a affirmé Marianne Odette Bibalou Bounda, la représentante du pays aux Nations unies.
La diplomate a dit préférer attendre les conclusions de la CPI, venue en juin, avant de parler des victimes et des morts. « Une politique de l’autruche », a répondu Emmanuel Decaux ajoutant : « Je comprends la volonté de tourner la page, encore faut-il avoir lu la page ».
La session devant l’ONU n’a rien eu de glorieux pour Libreville, avec une délégation de deux personnes, aux réponses hésitantes et succinctes. « C’est du jamais vu. On dirait qu’ils sont dans le déni total », explique une bonne source.
Les conclusions du Comité sont attendues mercredi. « L’institution n’a pas de pouvoir de sanction, mais elle peut faire une mauvaise réputation à un Etat », confie la même source à Rfi.