Le chef de l’Etat a fait son choix. A moins de deux ans de l’élection présidentielle, il a choisi de travailler avec un Gouvernement composé d’hommes politiques purs et durs, c’est-à-dire qui ne sont pas seulement cloîtrés dans les activités de leurs Ministères. Macky Sall a besoin d’hommes capables de descendre sur le terrain et de convaincre les électeurs.
Huit Ministres ont sauté. Leur point commun : ils n’ont pas de base politique. Peut-être qu’ils ont fait du bon travail, mais ils ne pèsent pas sur la balance électorale. C’est cela leur tort. Le chef de l’Etat a misé sur des personnes qui mouillent le maillot.
Même ceux qui peinent à faire de bons résultats, mais qui s’y essaient quand même, sont soit maintenus, soit renforcés de pouvoir. Une manière de leur mettre la pression, mais aussi de les laisser terminer le travail entamé à la base. Quant à ceux qui font de bons résultats, ils sont pour la plus part mutés vers des Ministères à gros budget, s’ils n’en n’occupent pas déjà un.
Le nouveau Gouvernement a également vu l’entrée de nouvelles têtes. Pas trop connus du des sénégalais, pour la plus part, ces derniers devront se donner les moyens de faire rempiler le chef de l’Etat à la prochaine présidentielle. Ils sont mis à l’épreuve, avec l’opportunité de s’imposer sur le terrain, de se construire une personnalité, tout en évitant l’erreur de leurs prédécesseurs.
Ceux qui voudraient que le Sénégal sorte de sa permanente campagne électorale resteront sur leur faim. Macky Sall n’est pas d’avis que le travail seul peut lui donner un second mandat. Pour la campagne présidentielle de 2019, déjà entamé par Macky, les coups (bas ?) voleront de partout.
L’appel au dialogue lancé par Macky Sall à l’opposition n’était qu’un os à ronger pour ces derniers. Il vient de fouler au pied l’une des exigences phares de l’opposition : la nomination d’un ministre l’Intérieur neutre et consensuel. A la place, il a amené Aly Ngouille Ndiaye, un homme chevronné et déterminé à accomplir les tâches du bon militant.