Le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, a déclaré, samedi à Thiès, que les dérives et les injures qui prédominent dans la société sénégalaise, ne sont rien d’autres que ‘’des manifestations d’une colère’’.
La célébration de la fête de l’Aïd El Kébir a servi de prétexte à Idrissa Seck pour fustiger la gestion des affaires du pays par le régime actuel. Selon le président du parti Rewmi qui a effectué sa prière à la grande mosquée de Moussanté, les dérives, les injures et tous les maux dont souffre la société sénégalaise ne sont que le reflet d’une mauvaise gestion des affaires de la cité. ‘’Nous devons prier au bon Dieu pour que la fête de la Tabaski soit l’occasion de la guérison de tous les maux dont nous souffrons, dont la société sénégalaise souffre.
L’iman (Babacar Ndiour) l’a souligné dans son sermon. Mais le cœur de son sermon demeure la justice, l’équité, la droiture comme conditions primordiales pour la sécurité dans une société, puisque l’objectif fondamental de toute société, c’est d’endiguer la violence, c’est d’empêcher l’exercice de la violence. Pour empêcher l’exercice de la violence, il n’y a qu’une solution : c’est que les gens ressentent la justice et l’équité au niveau des dirigeants’’, analyse le candidat malheureux des dernières législatives.
Ainsi, le président du Conseil départemental de Thiès estime que toutes les dérives et toutes les injures que déplore la société sénégalaise ne sont que des manifestations d’une colère. ‘’C’est comme des échappés de gaz d’une cocotte-minute en ébullition. Il faut leur prêter une sérieuse attention et essayer de diminuer la colère qui prévaut au sein de la société sénégalaise, colère née d’un constat unanime de l’injustice, d’une iniquité et la non droiture dans la gestion des affaires de notre pays. C’est ça le cœur du message qu’il convient de retenir. Je pense que nous devons le méditer tous ensemble’’, commente Idrissa Seck.
‘’Des discours ethnicistes portés par des philosophes réputés’’
Aussi, l’ancien Premier ministre soutient-il que cela fait partie des éléments constitutifs de ce sentiment ‘’général d’injustice, d’iniquité et d’inégalité entre les citoyens’’. De l’avis d’Idrissa Seck, il existe deux types de citoyens, dans ce pays : ‘’Il y a ceux qui sont privilégiés et qui sont du côté du pouvoir. Ces derniers ont droit à tous les privilèges et ont une garantie d’impunité dans leurs dérives, et ceux qui sont de l’autre côté, à qui on ne rend pas les services dus à tous les citoyens. De toute l’élite dirigeante qui ne parvient pas justement à juguler cette violence qui règne dans la société, et en particulier de ceux qui ont la charge de la gestion des affaires du pays. Mais tout le monde y a sa part de responsabilité’’, estime l’ancien maire de Thiès. Rappelant qu’il est temps de faire ‘’baisser cette tension, cette colère, pour que cela ne génère pas en une explosion’’.
Poursuivant son réquisitoire, Idrissa Seck indique que tous les signes ‘’que nous voyons étaient complétement inconnus dans la société sénégalaise : des discours ethnicistes portés par des philosophes réputés. C’est très grave. Il faut que des efforts soient faits en direction de cette diminution de tension. Je pense que cela appelle l’attention des autorités du pays’’.
Se prononçant sur l’invalidation du scrutin présidentiel du 8 août dernier par la Cour suprême kenyane, Idrissa Seck demande aux autres institutions judiciaires du continent de s’en inspirer. Pour lui, cela signifie tout simplement qu’il ne faut pas ‘’désespérer de l’Afrique et que ce continent, inéluctablement, arrivera à un niveau de démocratie évoluée’’.