Ce n’est point exagéré de dire que « Y en a marre » n’a plus la cote. Et il semble que le mouvement citoyen n’ait pas été assez bien inspiré en déposant une plainte auprès de la CEDEAO contre l’Etat du Sénégal. Comme on pouvait s’y attendre, les partisans du pouvoir, notamment la Convergence des jeunesses républicaines (COJER), se sont manifestés de tous les coins du pays pour flinguer les « Y en a maristes » qui se prennent pour les défenseurs du peuple.
Et, les dernières informations, distillées par le chroniqueur Serigne Babacar Dieng, ne plaident guère en leur faveur. En effet, il se dit que Thiat et Kilifeu, des piliers centraux du mouvement, n’ont pas accompli leur devoir citoyen, occupés qu’ils étaient à animer un concert en Europe. Ce, alors même qu’à quelques jours du 30 juillet ils avaient lancé l’opération « Sama carte, damay voté » afin d’accompagner les citoyens à retirer leurs cartes d’électeur. Ce que les jeunes de la COJER considèrent comme un manque de respect total envers les Sénégalais au nom de qui leur plainte a été déposée.
Outre les jeunes apéristes, il se trouve que Fadel Barro et Cie doivent faire face à un autre front.En effet, c’est Kémi Séba, l’un des initiateurs du Front anti-CFA, qui s’en est pris à Thiat et ses camarades. « On ne mène pas le même combat, on ne l’a jamais mené. Vous ne verrez jamais « Y en a marre » ou ces organisations (de la société civile sénégalaise, ndlr) être arrêtés par la Police française. Moi je suis arrêté par Interpol, je suis arrêté par les services français parce que je dérange les intérêts de cette oligarchie mais certaines ONG ne dérangent pas les intérêts de cette oligarchie, au contraire, elles les arrangent beaucoup », a-t-il dit lors de la mobilisation simultanée contre la Françafrique tenue le weekend dans des pays de la zone Cfa.
Il faut dire que cette inimitié entre le panafricaniste et « Y en a marre » ne date pas d’hier. On se rappelle du débat houleux entre Kémi Séba et Fou malade sur le plateau du Grand Rendez-Vous sur la 2Stv où ce dernier, excédé, lui avait lancé un retentissant « rentre chez toi ».