Assemblée nationale : Manko Taxawu Senegaal privée de groupe parlementaire ?

Pour n’avoir engrangé que 40 sièges dans la future législature, l’opposition a compromis ses chances d’avoir au minimum deux groupes parlementaires. La seule coalition étant dans les disposition d’en constituer un et de faire face à la majorité mécanique de Benno Bokk Yakaar, c’est Wattu Senegaal.

On en sait un peu plus sur la composition de la treizième législature. La majorité s’est taillé la majorité des sièges en ne laissant que des pécadillles à l’opposition. Celle ci s’est retrouvée avec 40 députés répartis entre treize (13) coalitions et partis. Ce qui veut dire que les chances pour l’opposition de constituer deux groupes parlementaires sont minces. Par contre, il est presque sûr que la coalition gagnante Wattu Senegaal créditée de 19 députés pèsera lors des débats. Autrement dit, elle est en mesure de former un groupe parlementaire. Rappelons que pour constituer un groupe parlementaire, il suffit de réunir le 1/10 du nombre des 165 députés siégeant à l’Assemblée nationale. La réforme qui a changé les règles du jeu a provoqué de vives altercations entre élus de la majorité et de l’opposition lors de la précédente législature.

En revanche, pour Manko Taxawu Senegaal qui n’a obtenu que 7 sièges, la tache s’annonce difficile pour ne pas dire impossible. A moins qu’elle ne convainc les 3 députés du Parti de l’unité et du rassemblement et 6 élus des 10 autres listes. Ce qui ne risque pas d’être facile d’autant plus que le pouvoir va encore remuer terre et ciel pour l’en empêcher. Le Rewmi d’Idrissa Seck en a fait les frais en 2013.

À l’époque, les conditions de constitution d’un groupe parlementaires étaient moins contraignantes. Il n’empêche, Thierno Bocoum et Cie ont vu leur rêve de mettre sur pied le troisième groupe parlementaire après celui de la majorité et du Pds, aller à vau-l’eau. Le pouvoir avait mis la machine en branle pour que ça n’arrive pas et ne s’en cachait pas.

Alors vice président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô criait à tout bout de champ que la majorité se donnerait tous les moyens pour barrer la route au Rewmi. Entre temps, l’adversaire ou l’ennemi à abattre ne s’appelle plus Rewmi mais Khalifa Sall. Qui en plus d’avoir perdu la bataille de Dakar risque d’être privé d’un groupe parlementaire à même de porter son combat à l’hémicycle. Après tout, c’est de bonne guerre même si pour l’opposition d’alors et de maintenant, ce sont des actes attentatoires à la bonne marche d’une démocratie qui se respecte.

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