En effet, l’homme sur qui le divin refléta son attribut du VRAI demeura à jamais un fidèle serviteur asservi pour la cause musulmane. Ainsi, cette attitude digne des élus du tout puissant, lui a valu le statut d’un leader combatif apprécié et respecté par le commun des musulmans sénégalais. Celui que l’on surnomme fièrement « NIAKKI CAAXAAN », fut l’artisan de l’entente parfaite qui subsistait entre les différentes confréries musulmanes du pays.
Les relations de fraternité amorcées par SERIGNE ABDOUL AHAD avec les principales confréries (tarîqa) du pays furent un dessein gigantesque qui marqua à jamais cette époque du troisième millénaire. Si on se permet de faire une rétrospection, l’on se rendra compte que cette concorde confrérique ne fut rien d’autre que la matérialisation d’une mission universelle que renferment les enseignements du serviteur éternel du prophète( psl) à savoir le triomphe de l’islam, la pérennisation de ses préceptes et de la parole divine dans le pays. De par sa plume légendaire, le Cheikh invoquait perpétuellement le divin pour le compte des musulmans.
C’est ainsi qu’il avait formulé dans l’un de ses poèmes dithyrambiques (« Matlabou Chifa-i », la recherche du reméde) des prières poignantes au près du Seigneur afin qu’il leur accorde(les musulmans) son salut et sa miséricorde couronnée par la rémission totale de leurs péchés. C’est dans cette perspective que Serigne ABDOUL AHAD MBACKE a considérablement contribué pour la mise en onde de cette mission universelle propre à son patriarche et maitre, Cheikhul khadim. Ce dernier demeura à jamais un fédérateur inlassable de l’islam.IL s’était courageusement assigné comme tâche, d’être l’avocat des musulmans au près du miséricordieux. Il fut en personne l’incarnation d’un idéal de l’islam propre au prophète psl.
Dès l’entame de son magistère, SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE s’est majestueusement assigné le rôle d’un acteur qui rendra pratique cet idéal constructif conceptualisé par SERIGNE TOUBA. L’on se rappelle de ses propos unificateurs lors de l’un de ses sermons estampés dans les annales de l’audiovisuels où claironna-t-il «dire que quelqu’un est Mouride, tidjane ,khadre n’est rien d’autre qu’affirmer que quelqu’un est noir, blanc ou métissé, ils sont tous des frères consanguins, ainsi nul d’entre eux ne peut accuser son prochain de sorcier puis laver son honneur ».
Ces propos révélateurs dignes d’un dévot musulman ayant comme unique ambition d’harmonisation, d’assimilation des liens si forts qui nous unissent et s’enracinent profondément dans le texte sacré, le coran. Ce grand pionnier de l’islam et particulièrement de la Mouridiyyah s’était opiniâtrement considéré comme le geôlier de l’unicité des différentes communautés musulmanes du pays. Cette correspondance religieuse entreprise par ce valeureux chevalier de l’islam connaîtra un succès grandissime, compte tenu des relations d’amitié consommées par la communauté mouride avec ses coreligionnaires du pays.
Ces derniers avaient conjugué leurs énergies pour faire face aux problèmes sociopolitiques de leur temps. Cette concorde harmonieuse nous rappelle évidemment ce passage du Coran ou le créateur rappelle aux croyants les liens fraternelles qui les unissent:« les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères et craignez ALLAH afin qu’on vous fasse miséricorde » (Sura Al hujraat, Aya10). Aussi dans un autre verset, ALLAH le miséricordieux exhorte à ses fidèles serviteurs de s’accrocher sur sa corde: «Et cramponnez-vous tous ensemble au corde d’ALLAH et ne soyez pas divisés…»(Sura aal E-imran, Aya103).
Ainsi nous nous conviendrons sûrement sans le risque d’être démenti que Serigne Abdoul Ahad Mbacke en ayant le dessein de fédérer les confréries« BENNO» en wolof, fondait ses ambitions inextinguibles sur la concrétisation de ces deux messages divines cités précédemment .Conséquemment, ceci lui a valu l’estime et le respect unanime des élites spirituelles du pays ainsi que l’appréciation et l’approbation de son labeur par la masse populaire.
D’ailleurs, l’on se souviendra toujours des relations de fraternité que la communauté mouride entretenait jusqu’à présent avec la confrérie Tidjane. Cette accointance fut matérialisée par l’affinité et la fraternité de Cheikh Abdoul Ahad Mbacke et de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabaax, respectivement Khalif général des mourides et des tidjanes à l’époque. Ces deux figures emblématiques de l’Islam fussent de joyeux drilles qui conjuguèrent leurs forces afin de cheminer ensemble dans les chantiers d’Allah. Ils partageaient une vision commune d’un islam de paix , de solidarité et du travail.
Leurs sacrifices furent-ils élogieux que les esprits doués de mal intention ne pouvaient en aucune manière obscurcir l’image brasillant de leurs œuvres pour ce pays. Malgré les troubles incessantes d’ordre politiques qui menacèrent constamment la stabilité du pays, ils ont toujours su faire preuve de courage et d’abnégation en assumant leur rôle de leader d’opinion et de médiateur dans la société pour maintenir l’atmosphère pacifique qui a toujours régné dans cette contrée de l’Afrique.
Ces deux frères de religion nourrissaient une admiration et un respect réciproque digne des élus de DIEU. Ainsi leur efforts furent ni repos ni trêve, prodigués au service de l’islam.
Toujours dans la communauté tidjane, les relations amicales que se partageaient Serigne ABDOUL Ahad avec certains dignitaires de cette confrérie furent éternellement marquées d’une pierre blanche dans les vade-mecum historique. À titre illustratif, la sympathie que vouait feu Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy (rta) à l’égard de Serigne Abdoul Ahad fut d’une pureté extrême. Le très éminent Khalif général des tidjanes professait une admiration absolue envers cheikh Abdoul Ahad Mbacke, au point qu’il lui avait cordialement rendu une visite chaleureuse dans ses demeures à TOUBA.
Ainsi Cheikh Abdoul Ahad lui rendit l’appareil en réservant un accueil et une hospitalité hors du commun en son honneur. L’on se rappelle du discours panégyrique prononcé par Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy à la sortie de son audience de haute qualité avec Serigne Abdoul Ahad.IL attesta: «toute la famille est sous sa férule (Cheikh Abdoul Ahad), y compris celle de l’au-delà et de la terre. Ceux qui sont à Tivaouane sont sous sa disposition».
Enfin il clôt son allocution en ces dires: «Si ceux qui sont sous terre avaient été ressuscité et qu’on leur informe que Serigne Abdoul Ahad Mbacke vous convie à un déjeuner à Touba, ils viendront sûrement». Ces propos pleins d’émotions et de considérations,recèlent une dimension métaphysique dont seul l’intellect et le cœur des mieux éclairés peuvent appréhender à sa juste valeur. Toutefois l’on peut y déceler un appel au rassemblement et à l’union au tour de la fraternité musulmane.
Ceci est en pleine concordance avec la métaphore des trois frères consanguins, réceptacle d’une moralité andragogique, élaborée puis conceptualisée par Serigne Abdoul Ahad Mbacké.
C’est dans ce sillage que les autorités religieuses du pays et certains de l’étranger le coudoyaient sans cesse. Dans cette période charnière, âge d’or du mouridisme, Touba fut le théâtre d’une fraternité inter confrérique. Les visites et entrevues orchestrées par des dignitaires religieux dans la sainte ville devenaient davantage fourmillantes et ritualistes. Cette ambiance complice qui régnait entre ces différents foyers religieux, n’était rien d’autre que le fruit d’un long travail acharné et cultivé par Serigne Abdoul Ahad.
L’on se rappelle encore des visites de Mame Abdoulaye Thiaw Laye, actuel Khalif général des layènes et jadis leur porte parole, aussi celle de Cheikhou Touré, descendant d’Almamy Samory Touré et ancien Président de la Guinée. C’est dans cette perspective d’union qu’il avait élargi ses ambitions d’ouverture jusqu’au monde Arabe, dans le golf et dans les pays maghrébins.IL partageait des relations d’amitié jusqu’en Palestine, avec Yasser Arafat (rta), l’ancien leader de l’OLP (organisation pour la libération de la Palestine).
En guise de reconnaissance, ce dernier lui avait même offert un bel exemplaire du saint Coran qui est présentement exposé dans les archives de la Bibliothèque de Cheikhoul Khadim, communément appelée « Daaray Kaamil ».
En somme si la génération de ce troisième millénaire cherche un musulman par excellence, ancré dans l’orthodoxie islamique, un érudit d’une sagesse de grande envergure,un leader très aimable,dévoué pour l’islam, caractérisé par des vertus théologales, nul ne peut en disconvenir que celui sur qui Serigne Touba avait placé un immense espoir, possède ces qualités d’hommes de DIEU.
Que Dieu lui accorde davantage de ses bienfaisances et de ses grâces dans son éternel demeure au Paradis.
Par Cheikhoul Khadim Mbacké ibn Serigne Modou Abdoul Ahad