Le célèbre fugitif Boy Djinné a fait face aux juges aujourd’hui dans l’un de ses nombreux procès, pour vol avec effraction, association de malfaiteurs, évasion etc…
Arrêté à Vélingara, il a comparu devant la chambre criminelle de Dakar. A l‘entame des débats, les conseils de la défense ont soulevé des exceptions pour demander la nullité de la procédure. Selon Me Abdoulaye Babou, cette nullité est fondée sur l’article 6 et 101. Dans ces alinéas, soutient l’avocat, le prévenu doit être avisé lors de l’incrimination de son client un jour avant. Si ce dernier ne se présente pas, on doit appeler le conseil pour l’aviser. Dans ce cas, toute la procédure doit être nulle pour non-observation de l’article 104.
«En matière criminelle, on doit informer l’avocat dès son arrestation. Si le conseil n’a pas été avisé, il y’a nullité de la procédure », arguera la robe noire Me Babou.
«Dans l’ordonnance de renvoi, ils ont soulevé que mon client a commis des crimes dans les hôtels Savana et Lagon. Sachez que ces faits ont été jugés le 08 octobre dernier. Dans ce jugement, Boy Djinné a été relaxé pour association de malfaiteurs et condamné à 6 mois de prison ferme pour vol qu’il a déjà purgé», dira t’il au Tribunal. Pour lui, les affaires de Mbour doivent être jugés par la chambre criminelle de Thiès et non celui de Dakar, surtout que ces faits n’ont aucun lien avec ceux de Dakar.
« Je demande la nullité et le renvoi à des fins de poursuite ou l’annulation de toute procédure ».
Abondant dans le même sillage, Me Souleymane Diagne annonce que c’est lui qui a plaidé l’affaire pour laquelle Boy Djinné est poursuivi de vol lorsqu’il était mineur. «J’ai eu toutes les difficultés du monde pour retrouver ce plumitif. Ceci restera dans l’agenda judiciaire. La date du 8 octobre, existe mais le jugement n’a pas été rédigé. Est ce la faute de Baye Modou Fall ? Non! L’assistance est un fait matériel, physique dans le cabinet du juge d’instruction. »
Me Diagne affirme que son client n’a pas eu de défense.
N’étant pas du même avis, le parquet estime que les articles 6, 101 et 104 n’ont pas été violés.
«Il ne s’agit que d’une question préjudicielle. Je voudrais répondre à l’exception souleveé. Une partie des faits a eu lieu à Mbour. Cela n’est pas possible qu’on le juge à Mbour, Ziguinchor, alors qu’il a été interpellé à Dakar. C’est le lieu de résidence de l’arrestation qui est essentiel», dit-il.
Finalement, l’affaire a été mise en délibéré pour le 18 juillet prochain.