Cadre sous Alain Giresse, Papy Djilobodji a perdu son statut depuis l’arrivée d’Aliou Cissé sur le banc. Le défenseur paierait un désaccord avec le nouveau coach. Écarté de l’équipe nationale depuis 2015, «Djilo» souhaite effectuer son retour mais doit surmonter plusieurs obstacles.
Cadre de l’équipe nationale, Papy Djilobodji n’a plus remis les pieds dans la tanière depuis mars 2015. C’était à l’occasion des premières sorties d’Aliou cissé à la tête des Lions en amical contre le Ghana (2-1) et Le havre AC (2-1). L’ancien défenseur de Nantes n’aurait pas aimé le fait d’être mis sur le banc de touche et l’aurait signifié au coach. Depuis, il ne figure plus sur les listes de l’ancien capitaine de l’équipe nationale du Sénégal. «Djilo» a ainsi raté toutes les rencontres des éliminatoires de la CAN 2017. Le défenseur avait tenté de désamorcer la bombe sans grand succès. «Sachez que Aliou Cissé est un aîné, mon grand frère, mon ancien en équipe nationale. Ce qu’il a fait pour le football sénégalais, je ne l’ai pas encore fait et je prie le Bon Dieu pour qu’il m’aide à le faire. Je n’ai aucun problème avec lui, le Bon Dieu m’est témoin. Et puis l’éducation que mes parents m’ont inculquée ne me permet vraiment pas d’avoir des histoires avec quelqu’un qui a l’âge d’un grand frère. J’ai tout entendu : pourquoi je ne suis pas convoqué, «Djilo» s’en est pris à Aliou, j’aurais tenu des propos aigres doux à son encontre, etc. Parfois, on me prête des propos que je n’ai jamais tenus», avait-il calmé lors d’un entretien avec Stades.
Concurrence imposée par le duo Kara-Kalidou
Il n’avait finalement pas été sélectionné pour la dernière CAN au Gabon. Son absence n’a pas été un désastre pour la sélection puisque le duo formé par Kalidou Koulibaly a bien tenu la baraque. Avec l’axe formé par le joueur de Naples et celui d’Anderlecht, les Lions n’ont encaissé que 2 buts lors des éliminatoires de la CAN 2017 et en ont encaissé autant à l’occasion de la phase finale face à l’Algérie (2-2), alors que Cheikh Ndoye avait pris la place de Kalidou pour épauler Kara. La charnière centrale de la défense étant le point fort de l’équipe nationale, Aliou Cissé pouvait se concentrer sur les chantiers que sont le poste de gardien de but, les côtés de la défense, le milieu et l’attaque. Avec des concurrents de taille qui brillent en clubs et confirment en équipe nationale, «Djilo» semble encore loin d’effectuer son come-back même s’il a récemment fait son mea culpa et exprimé ses envies de retour dans l’émission Quartier Général de la TFM.
S’imposer en club avant de penser à la sélection
Les bisbilles avec Aliou Cissé, la rude concurrence de Kalidou Koulibaly et Kara Mbodj ne sont pas les seules entraves à un retour en sélection de Papy Djilobodji. Pour prétendre rallier la tanière, le défenseur de 28 ans doit disposer d’un bon temps de jeu en club et effectuer de bonnes prestations. Ce qui est loin d’avoir été le cas ces dernières saisons. En 2015, malgré les réticences du FC Nantes, Djilobodji avait fait le forcing pour s’envoler vers d’autres cieux. Il finira par remporter son bras de fer avec la direction nantaise en signant à Chelsea dans les derniers instants du mercato estival. Chez les Blues, l’ancien joueur de Saloum broie du noir et voit ses rêves se transformer en cauchemar. Mourinho le confine sur le banc et il ne disputera que 59 secondes en Cup avant de se faire prêter au Werder Brême. Avec 14 matchs et 2 buts, il fait bonne impression en Bundesliga allemande avant de revenir à Chelsea qui le vend à Sunderland où il signe 4 ans contre un chèque de 9 millions d’euros (6 milliards FCFA). Chez les Black Cats, Papy Djilobodji réussit ses débuts avant de finir sur le banc. Au finish, il disputera 18 rencontres sans parvenir à sauver son club de la relégation en Championship. Au moment où il rejoignait l’étage inférieur de la Premier League, Kalidou Koulibaly brillait en Champions League avec Naples et Kara Mbodj remportait la Jupiler League belge avec Anderlecht. Le fossé s’agrandit entre le natif de Kaolack et les cadres de la tanière. Même les suppléants Zargo Touré et Fallou Diagne ont pris de l’avance.
Le Mondial 2018 en ligne de mire
«C’est un grand plaisir de jouer pour son pays et de se donner à fond. Il y a la famille, les amis et tout le monde qui veut vous voir en équipe nationale. C’est à moi de faire tout ce qu’il faut pour revenir en équipe nationale. Et quand je reviendrais, je me donnerais à fond pour être à 100%. Quelques chose est en train de se faire (pour les retrouvailles avec Aliou Cissé). Y revenir tout le temps ne nous fait pas avancer. On va se voir, on va discuter et avancer. Que ce soit pour moi, pour lui (Aliou Cissé) et le Sénégal. On va essayer de trouver un terrain d’entente», déclarait récemment Papy dans l’émission Sport 2S. Le gaucher a sûrement dans un coin de la tête la CAN 2019 mais surtout la Coupe du monde 2018. compétition que le Sénégal n’a plus disputée depuis l’édition de 2002 en Corée du Sud et au Japon. 3ème de sa poule dans les éliminatoires du prochain Mondial derrière le Burkina Faso et l’Afrique du sud, le Sénégal est loin d’avoir décroché le seul ticket qualificatif. un ticket que Djilobodji, qui a disputé ses dernières minutes en sélection lors de l’élimination du Sénégal à la CAN 2015 contre l’Algérie (2-0), veut aider à composter.
Avec Galsenfoot