L’exploitant des terminaux Vraquiers au Port de Dakar a t-il roulé dans la farine les autorités sénégalaises ? Après avoir promis le meilleur au Sénégal, voilà que Necotrans qui a tympanisé tout le monde….coule.
En effet, le groupe a demandé à déposer vendredi dernier au Tribunal de commerce de Paris, une demande de procédure collective. Celle-ci porte sur la structure de tête du groupe en France – Necotrans étant essentiellement présent en Afrique – et ouvre la porte à trois solutions : le redressement judiciaire, la sauvegarde ou la liquidation.
La première semble la plus probable. Le juge devrait faire connaître sa décision lundi prochain. Contacté, un porte-parole de Necotrans a confirmé l’information sans autre commentaire.
Cet épisode judiciaire est l’aboutissement d’un lent déclin enclenché par la baisse des prix dans les secteurs « Oil and gas » (pétrole et gaz) et miniers, d’où Necotrans tirait l’essentiel de ses bénéfices avec son activité de transport et logistique, via sa filiale suisse AMT.
Le groupe de 850 millions d’euros de chiffre d’affaires, présent depuis 30 ans en Afrique où il opère aussi des terminaux portuaires, a été rapidement rattrapé par une dette de près de 200 millions d’euros. Malgré des coupes sombres (suppression d’un millier de postes, arrêts d’activités aux Etats-Unis, au Canada ou en Chine), Necotrans s’est vu contraint de demander une conciliation avec ses créanciers.
Un accord a été trouvé juste après Noël entre le logisticien et ses banques – des établissements surtout français dont Natixis, BNP Paribas, la Bred, Société Générale, etc – pour repousser ses échéances, et ce grâce à… Vincent Bolloré. L’homme d’affaires breton, dont le groupe est en concurrence frontale avec Necotrans en Afrique, a en effet accepté de lui racheter ses 49 % au capital de la société de terminaux de conteneurs du Gabon (STCG), contre l’abandon de poursuites dans une affaire autour du port de Conakry.
De quoi renflouer, au moins temporairement les caisses, et permettre à Necotrans de confier à la banque Rothschild un mandat de vente. Trois offres indicatives se sont dégagées : celle du groupe singapourien de négoce et de courtage de denrées alimentaires Olam, celle du fonds d’investissement dans les marchés émergents Abraaj, et celle du hub logistique marocain Tanger Med (TMSA).
Mais seul Olam a déposé, le 12 juin, une offre ferme d’un peu plus de 20 millions d’euros, qui ne reprenait pas la structure de tête française, indiquent plusieurs sources.
Necotrans l’a très vite refusé, d’autant que le repreneur posait des conditions impossibles à valider par un tribunal qui aurait homologué l’accord, tant sur les emplois que sur le passif. Sans solution de reprise, et à court de cash pour honorer une nouvelle échéance de dette fin juillet de plus de dix millions d’euros, Necotrans n’avait donc plus le choix.
Olam, Abraaj et TMSA pourraient revenir dans la course, la société se trouvant désormais débarrassée de sa dette. D’autres noms sont évoqués comme Privinvest, le holding de l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, tandis que l’ombre de Vincent Bolloré plane toujours.