Dans un entretien accordé à la rédaction de SeneNews.com, le président des professeurs de philosophie (APROPHISE.SN) Mamadou Sanoussy Bâ est revenu sur le boycott des corrections. Il signale qu’il y avait bel et bien une fuite sur les sujets. Cette posture l’a d’ailleurs conduit devant les enquêteurs de la DIC qui veulent mettre une lumière dans cette affaire.
On parlait d’une rumeur renforcée en intox sur la toile mais quand les principaux acteurs se prononcent, l’on reste perplexe. En effet, il a été dit qu’il y a eu des fuites lors de l’anticipé philosophique du BAC 2017. Une « découverte » qui a fait couler beaucoup d’encre découlant d’une plainte contre X de la part du ministre Mary Teuw Niane. C’est sous ce rapport qu’a été entendu par la DIC, le professeur Mamadou Sanoussy Bâ.
Revenant sur ladite fuite, Mamadou Sanoussy Bâ révèle avoir « entendu le directeur des examens et concours, dans une émission d’une télévision de la place, faire la différence entre une fraude et une fuite. La dernière c’est quand un candidat détient le sujet avant le Bac. Et pour la fraude c’est quand le candidat fait des subterfuges pendant le concours pour avoir une moyenne. Si telles sont les définitions nous insistons et affirmons qu’il y a une fuite au Sénégal concernant le sujet numéro 2 des épreuves de philosophie intitulé: «la connaissance conduit-elle nécessairement à la liberté ?». Pourquoi cette affirmation, personnellement j’ai reçu le message le mardi 06 juin donc la vielle des épreuves vers les coups de 21 heures 09 minutes ».
Ainsi donc les preuve de ses allégations « ont été fournies à l’office du Bac, les enquêteurs de la DIC m’ont convoqué et on a discuté pendant 2 jours sur les épreuves. J’ai remis mon portable au commissaire de la DIC pour lui montrer les preuves. Beaucoup de mes camarades des autres régions comme Ziguinchor, Diourbel et Dakar ont aussi signalé cette fuite. A Ziguinchor, la majeure partie des candidats ont traité ce sujet et les élèves ont quitté tôt les salles d’examen même pour les autres régions. Il y a bel et bien une fuite mais à qui lancer l’alerte, qui devrais-je appeler pour lui signaler que j’ai reçu un sujet. Mais aussi je ne pouvais pas savoir si ledit sujet allait sortir le mardi car je ne suis pas un agent de l’office du Bac pour obtenir ce privilège. C’est après le déroulement des épreuves que j’ai demandé aux candidats le contenu de leurs sujets et là j’ai failli piquer une crise cardiaque ».
Se sentant délaissé face à ce grand manquement, Mamadou Sanoussy Bâ de dire que « les autorités de ce pays devraient nous féliciter mais à la place d’un remerciement nous sommes dans le viseur des enquêteurs de la DIC. Un de mes camarades en l’occurrence M. Sow a fait une déclaration pour affirmer l’existence de cette tricherie. Nous demandons une sanction face à cela» .
Concluant ses dires, il annonce que «dans le monde de l’enseignement nous demandons aux élèves d’être cohérents, et je ne peux pas corriger ces épreuves. Certes des milliers d’élèves sont partis faire les épreuves sans connaitre le contenu à l’avance, mais par contre d’autres ont été déjà informés. En tant que président des professeurs de philosophie du Sénégal, j’ai demandé aux confrères de ne pas corriger car c’est de la tricherie au plus haut niveau ».