La Belge Nafissatou Thiam (21 ans) a fait moins bien qu’à Moscou (2013) en terminant dimanche à la 11-ème avec 6298 points du concours de l’heptathlon (combinaisons de huit épreuves). Elle insiste sur sa double culture, sa double appartenance qu’elle assume pleinement et qu’elle se dit prête à renforcer en annonçant un voyage initiatique en septembre-octobre pour aller à la reconquête de ses origines paternelles au Sénégal, afin de s’imprégner de cette autre partie d’elle-même. Tresses africaines : Pour ces championnats du monde, j’ai découvert que c’était compliqué de me coiffer avec mes cheveux naturels, j’ai préféré faire ces tresses avec des mèches dans un salon de coiffure africaine. C’est plus une question pratique qu’autre chose. Ça n’a rien à voir avec un besoin d’affirmation mais simplement pour être à l’aise. Nationalité : En Belgique, certains ont du mal à me considérer à 100 pour cent Belge au vu de la couleur de ma peau certainement. Mais ça ne me dérange pas, parce que moi-même je ne me considère pas comme telle. Même si je suis belge ayant grandi dans ce pays avec une mère de cette nationalité il y a aussi mon côté sénégalais dont je suis tout au autant fière. Et c’est pourquoi d’ailleurs, je vais faire ce voyage pour aller à la rencontre de mes parents surtout de ma grand-mère qui porte le même nom. Je ne veux pas me marier à un Belge et avoir des enfants sans pour autant que ces derniers connaissent l’origine de leur mère. De toute façon, j’aimerais défendre les deux drapeaux de la Belgique et du Sénégal même si je n’ai pas la nationalité sénégalaise. Et je ne peux pas me permettre de crier que je vais défendre les couleurs sénégalaises puisque je ne connais pas le Sénégal. Mais si je peux courir avec les deux couleurs, ça me ferait très plaisir. Je n’ai pas les couleurs sénégalaises, si vous m’en offrez une, c’est avec plaisir que je les porterai (rires). Retour au Sénégal : Ma cousine qui étudie en France est venue nous voir (nous sommes quatre enfants) pour nous convaincre qu’il est temps d’aller à la rencontre de notre famille paternelle. J’ai 21 ans et je suis prête. Je peux faire mes choix et c’est très important pour moi d’aller à la rencontre de mes racines surtout que ma sœur qui y était déjà allée, m’a raconté de belles choses. Ça se fera certainement entre septembre et octobre. Africanité en Belgique : C’est ce qui me gêne un peu, c’est justement cette partie de moi que je ne connais pas que je veux découvrir en me rendant au Sénégal. Je n’ai pas envie de finir ma vie en Belgique sans connaître cette partie de moi. En tant qu’Africaine et musulmane, je me sens souvent mal quand on attaque les Africains et les musulmans. Je suis une athlète de haut niveau. A mon niveau, je ne suis pas victime de ces choses-là mais je pense que c’est plus de l’ignorance qu’autre chose. source:aps.sn