Un fait naturel caractérise les acteurs politiques sénégalais. C’est, en grande majorité, leur fausseté, leur inconstance et leur perfidie. C’est du bout des ongles qu’ont compte ceux qui y sont animés de patriotisme et de sacerdoce. Ceux qui sont du camp du Pouvoir ne voient que l’avenir en rose et en apothéose.
Le Président de la République est, pour eux, un Messie dont le nom fuse de tous les discours. Pour eux, le Sénégal est sur une excellente orbite. Mais ceux qui sont de l’opposition considèrent que le Sénégal incline vers le chaos. Le Président de la République est, pour eux, un monstre. L’avenir est hypothétique. Et les propos changent selon le camp vers lequel on valse au rythme de transhumance, inconstance de trahison et de parjure politique.
La sortie hideuse de ce Ousmane Ngom, ancien Ministre de Diouf, puis de Wade et aujourd’hui en quête de sinécure dans le Macky, en est une illustration. Il considère que le crépuscule est arrivé pour Wade et sa tournure phraséologique suggère méchamment une fin de vie de celui grâce à qui il s’est si enrichi que la CREI le cibla. Aujourd’hui, le crépuscule est arrivé pour le vieil homme.
Donc, la nuit décadente est bien arrivée pour lui, Monsieur Ousmane Ngom dont la vilénie de la sinuosité politique, de la boulimie politique et de la tendance valétudinaire à ne humer que les effluves du Pouvoir font dégoûter de la Politique. Ceux qui, comme ce Monsieur, critiquent l’investiture de Wade comme Tête de Liste jusqu’à verser dans des propos désobligeants, sont faux. Ils manquent de civilité et d’honnêteté. Ils auraient été parmi ses laudateurs du s’il détenait encore le pouvoir.
Wade : militant de cause plus qu’homme politique
Wade a des tares et des travers, mais il a aussi des qualités. Il est plus militant d’une cause qu’un homme politique. L’homme politique prend sa retraite. Mais le militant d’une cause ne prend jamais de retraite et ne change pas de camp. Wade a, certes, brièvement cheminé avec Diouf dans un Gouvernement dit de Majorité présidentielle élargie. Mais il n’y a point duré et s’est vite démis pour aller à la conquête du Pouvoir. Il n’a jamais cheminé avec Senghor et ne chemine point avec Macky.
Pourtant, Djibo Ka et Niasse ont tous cheminé avec Senghor, puis avec Diouf, ensuite avec Wade et aujourd’hui avec Macky. Ils ne pèsent rien et font de l’ombrage à la majorité. Si c’était l’APR elle-même, ils auraient pris la porte. Macky a donné à ces partis de Socialistes des responsabilités d’Etat juteuses aux dépens d’authentiques républicains.
Il a sacrifié des Responsables APR en investissant, à leurs places, des gens du parti du vieux Niasse et de celui du « tortueux » Djibo Ka. Le chantage et la conspiration de ces vieux sont doivent être compris. Ils ne sont militants d’aucune cause constante. Ils ne sont que des politiciens qui ne visent que le Pouvoir et ne misent que sur celui qui le tient.
Socialistes drapés de manteau de Progressiste pour l’un et de Rénovateur pour l’autre, Niasse et Djibo sont de trop dans le Macky et Tanor n’est qu’un triste intrus. A cause d’eux, Macky Sall est au Pouvoir sans détenir le Pouvoir. Et il est entouré d’alliés qui ne militent point pour le libéralisme social qu’il défend, ni pour l’idéal républicain qu’il prône. Ces gens ne militent que pour le Pouvoir et cela depuis l’époque de Senghor.
Niasse : homme politique plus que militant de cause
Macky Sall était un tout-petit enfant quand Moustapha Niasse se pavanait dans le cabinet de Senghor, grand-père de la classe politique actuelle. Et depuis plus de 50 ans encore, depuis plus d’un demi-siècle, Niasse est encore dans l’espace politique du Pouvoir. Socialiste ? Socio-démocrate ? Libéral ? Progressiste ? Républicain ? Nul ne peut exactement définir la géographie constante de la cause pragmatique et programmatique à laquelle il croit. Seul le Pouvoir et le Protocole d’Etat l’intéressent. C’est de notoriété publique. Son AFP est devenue un fenil vide comme l’URD rénovée en galetas désertique.
Ceux qui critiquent, à tort ou à raison, l’investiture de Wade et sa présence tapageuse dans l’arène, ne devraient point se taire devant le zèle glouton du vieil Moustapha Niasse, 78-79 ans, le patriarche qui pleure s’il est ému comme lors de son installation au Perchoir, ou qui insulte s’il est fâché comme lors de cette rencontre de « salopards » et d’ « imbéciles » ! Senghor a quitté le Pouvoir à 74 ans. Niasse qui se réclame de lui a presque 80 ans et s’accroche encore au Pouvoir qui donne de l’Avoir. Entre Niasse et Wade, la différence n’est donc point grande !
Le Piroguier