Le gouvernement malaisien vient de lancer un concours de vidéos sur le thème « comment éviter l’homosexualité ». Une initiative qui témoigne que l’homosexualité est loin d’être respectée dans de nombreux pays du globe.
Selon le site du ministère de la Santé malaisien, un concours de vidéos sur « les pratiques de vie saine » offrant notamment jusqu’à 1 000 dollars aux meilleures vidéos expliquant comment « éviter » l’homosexualité, vient d’être lancé. Dans ce pays majoritairement musulman mais longtemps connu pour sa modération et sa tolérance, l’homosexualité est officiellement interdite et peut être punie de prison, châtiment corporel ou amendes. Et la Malaisie est loin d’être le seul Etat hostile aux homosexuels puisque près de 80 pays considèrent que c’est illégal. Dans le détail, les relations entre femmes sont illégales dans 45 Etats, entre hommes dans 72.
La peine de mort dans 13 pays
Selon l’Association internationale des lesbiennes, gay, bisexuel, transsexuels et intersexués (ilga), les relations non-hétérosexuelles sont passibles de la peine de mort dans treize Etats à majorité musulmane : Iran, Irak, Syrie, Arabie saoudite, Yémen, Soudan, Nigeria, Somalie, Afghanistan, Pakistan, Qatar, Emirats arabes unis, Mauritanie.
Plus largement, c’est en Afrique que les droits des homosexuels sont les plus mis à mal : deux tiers des pays criminalisent en effet cette pratique nommée « homophobie d’Etat ». Seule l’Afrique du Sud reconnaît et protège ses minorités sexuelles. Au Zimbabwe, où l’homosexualité est passible de lourdes peines de prison, le président Mugabe a affirmé en janvier dernier qu’il libérerait un couple d’homosexuels incarcérés « quand l’un des deux tomberait enceinte ».
L’Asie n’est pas en reste. Le 20 mai dernier au Bangladesh, 27 homosexuels – qui étaient déjà persécutés par les islamistes – ont été arrêtés puis emprisonnés. En Indonésie, plus de 140 personnes ont été arrêtées le mois dernier, car soupçonnées d’homosexualité.
Une «maladie» dans certaines sociétés
Si de plus en plus d’Etats reconnaissent l’homosexualité et que des avancées réelles sont visibles comme à Taïwan, le quotidien de certains homosexuels reste entravé dans de nombreux pays. Derniers événements macabres en date, la révélation de cas de torture et de meurtres envers la communauté homosexuelle en Tchétchénie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a supprimé en 1990 l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Pourtant, en Equateur, il y aurait quelque 200 centres clandestins pour « guérir » l’homosexualité et dans lesquels des pratiques de tortures seraient effectuées.
Il en va de même en Chine où des homosexuels sont internés pour « guérir » de leur « maladie ». Malgré les poursuites judiciaires qu’encourent les médecins, les « thérapies de conversion » sont répandues dans tout le pays.