Détenteur du Pouvoir et de l’Avoir, Macky s’est érigé en Bonaparte de l’APR et Napoléon de Benno en investissant qui il veut. Les surprises, les déceptions et les trahisons ont été alors nombreuses. Et c’est une première dans l’histoire politique du Sénégal.
Le Chef de l’Exécutif lui-même a tracé la physionomie de ce qui devrait être le Législatif dans l’hypothèse d’ailleurs très peu probable où son camp sortirait vainqueur. Pour endiguer le mal de la division qui mène son camp vers le chaos, il a tranché. Arbitrairement et non arbitralement ! Un vote-sanction serait simplement une question de dignité. En politique, l’honneur n’abdique pas !
Défendre Macky, enfoncer le clou
Mouhammed Boune Abdallah Dionne a été désigné par Macky pour diriger la Liste nationale aux Législatives. Il est son ami et son compagnon et son atout est d’être un technocrate chevronné. Seulement, cet atout est étatique et politique. C’est un grand problème pour la majorité parlementaire sortante et pour les investis de Benno. Certes, Dionne est respectueux, respecté et respectable. Premier ministre, il est un des principaux orfèvres du Plan Sénégal Emergent. Mais étant imposé et non choisi, une campagne novatrice de terrain et une communication d’avant-garde s’imposent à lui pour les Législatives.
Malheureusement, il les entame maladroitement en procédant de la même manière pour une Présidentielle. Il ne défend ni le peuple, ni l’Institution parlementaire, mais Macky Sall lui-même. Or, l’évocation excessive et abusive du nom de Macky et du PSE finit par en faire perdre le gout. Dionne sait bien que cette 12ème Législature qui prend fin est une calamité. Mais il n’y n’avance aucun mot, ne serait-ce que pour une réconciliation de l’Assemblée nationale avec le peuple sénégalais. Macky Sall n’est candidat nulle part. Certes, il est Chef de parti et de Majorité politique sortante, mais il ne doit jamais oublier qu’il est la Clé de voûte des Institutions. L’évocation de son nom est une erreur politique grave qui est en train d’être commise.
Benno, une majorité sortante indéfendable
Absentéistes, boulimiques, somnambules et cumulards, les députés de la majorité parlementaire sortante ne sont même pas connus des Sénégalais. Ils ont été et sont encore une alcôve de nullité et d’inutilité. Le nom de Macky est leur argument. Cette infamie est politiquement suicidaire car Macky a, à son actif, plus de revers que de performances. Une spirale de forfaitures et de promesses non tenues sur fond de gouvernance politico-familiale est fortement décriée contre lui. Évoquer son nom en cette période pré-électorale, c’est remettre sur la table les noms des voleurs APR épinglés par les organes de contrôle comme l’OFNAC et rappeler l’insoutenable impunité de ceux dont les dossiers sont mis sous coude.
Pour faire triompher l’APR et Benno, Dionne mise sur le bilan du Gouvernement. Ce bilan est bon mais qui il n’est pas parfait. Les scandales du pétrole, les défaillances de la politique agricole, l’insuffisance de la politique d’emploi si partisane, le pillage des ressources halieutiques, l’insécurité grandissante, la défaillante politique de promotion féminine, le si onéreux train de vie des Mackysards peuvent être des répliques fatales de l’Opposition. Ce n’est pas le Gouvernement qu’il faut défendre, mais l’Assemblée nationale sortante. BBY, la majorité sortante mérite d’être reconduite. C’est la question.
Des impopulaires et prédateurs financiers investis
Macky Sall est le Président de la République. Cela veut dire qu’en tant que Chef de Parti aussi, il est destinataire privilégié de renseignements. Mais il semble bien qu’il est sous informé, mal informé, voire non informé. En se donnant la liberté discrétionnaire et napoléonienne de confectionner lui-même la Liste nationale de Benno et les Listes locales, il a inscrit des noms de personnes fortement décriées pour leur impopularité et leur arrogance ostentatoire et attentatoire. Les autres investis prétendraient incarner un renouvellement du personnel politique local alors qu’ils n’existent que pour eux-mêmes. Qui est cette Maïmouna Ndoye Seck pour être investie aux dépens de ces responsables du Plateau par exemple qui ont été de tous les fronts ? Au nom de quoi investir des DG de Sociétés qui sont épinglés pour avoir volé l’argent du contribuable sénégalais comme on en a vu à Thiès ? Evoquer la prédation financière de La Poste suffit pour le terrasser !
On ne dit jamais à Macky Sall la vérité des faits. Délation, médisance, dénigrement, souillure, méchanceté et sadisme portés par des sycophantes encagoulés l’amènent à poser des actes politiques autodestructeurs. Ce n’est que la face visible de l’Iceberg.
Et que les gens de Benno cessent de décrier l’investiture de Wade. Niasse, le patriarche de l’ère senghorienne qui pleure quand il est ému et insulte quand il s’énerve, défend leurs couleurs à Nioro ! Macky Sall ignore que la campagne contre ces impopulaires et ces prédateurs, contre ces arrogants et contres ces néophytes du hasard a déjà débuté sur les réseaux. L’électorat a amplement gonflé et tous ces arrogants et ces boulimiques sont menacés par un revers électoral dont le seul responsable sera Macky lui-même !