Au Kenya, ce mercredi, cinq membres des forces de l’ordre attachés à la sécurité du gouverneur de Mandera sont morts quand leur véhicule a heurté un engin explosif dans le nord-est du pays. L’élu, lui, s’en est sorti indemne. Par ailleurs, trois policiers kényans ont été tués par l’explosion d’un engin piégé au passage de leur véhicule dans l’est du pays. Les attentats n’ont pas été revendiqués, mais ils pourraient être le fait du groupe shebab, très actif dans l’est du Kenya, alors que dans le même temps, un autre mouvement extrémiste, fait parler de lui : l’Etat islamique a revendiqué son premier attentat suicide en Somalie. Mardi soir, un kamikaze a actionné sa veste d’explosifs dans la ville côtière de Bosaso, dans le nord du pays. Bilan : cinq morts, selon la police. Un attentat qui prouve la persistance de l’EI dans cette région.
Depuis des années, la scène islamiste somalienne est dominée par les shebabs, affiliés à al-Qaïda. Mais suite à des divisions internes, le mouvement a subi des défections fin 2015.
C’est à ce moment qu’a émergé la figure d’Abdulqadir Mumin. Né au Puntland, l’homme est passé par la Suède et l’Angleterre où il a acquis la nationalité britannique. Au début des années 2000, il se forge une réputation de prêcheur enflammé à Londres et Leicester, avant de rejoindre la Somalie et les rangs shebabs en 2010.
Abdulqadir Mumin participe alors activement à la propagande du mouvement. En 2014, sans véritable expérience militaire, il se voit propulsé à la tête d’une faction shebab au Puntland. Mais, Abdulqadir Mumin change finalement de camp en octobre 2015. Il rejoint alors l’Etat islamique.
Un temps cantonnée aux vidéos de propagande, cette première cellule somalienne de l’EI a mené une première action d’envergure en octobre 2016 avec la prise de la ville côtière de Qandala par quelques dizaines d’hommes armés. Des hommes délogés en décembre par les forces du Puntland. Début février, le groupe terroriste a revendiqué une attaque armée contre un hôtel de Bosaso.
L’attentat-suicide constitue donc une nouvelle étape même s’il est difficile de parler d’une montée en puissance. Les experts rappellent que l’influence du mouvement reste faible par rapport à celle des shebabs. L’EI ne compterait pas plus de 200 hommes pour l’instant.
Avec Rfi