Obasi Shaw. Souvenez-vous bien de ce nom car il est à inscrire dans les annales. D’après The Independent, ce jeune homme de 20 ans, étudiant à Harvard en troisième année de faculté, a présenté le 18 mai un album de rap – Liminal Minds – en guise de thèse de fin d’année. Et devinez-quoi, l’étudiant de l’Ivy League s’en est plus que bien sorti : il a décroché une mention en obtenant pour ce travail la deuxième meilleure note de la section (A-).
En 380 années d’existence, c’est une première pour la prestigieuse université américaine. Alors que la plupart des étudiants de troisième année soumettent pour leur thèse des essais ou des projets de recherche, Obasi Shaw, a quant à lui décidé d’écrire un album de rap. Un disque de 10 morceaux qui parle de l’identité afro-américaine et dont chaque track est rappé par un personnage différent. Un format qui s’inspire des séries d’histoires écrites par Geoffrey Chaucer au XIVe siècle, Les Contes de Canterbury.
Le garçon originaire de Stone Moutain, dans la banlieue d’Atlanta, rapporte « qu’il n’aurait jamais pensé que son travail soit accepté par Harvard ». Et pourtant, la poésie de ses paroles a conquis les examinateurs. Dans son morceau introductif, « Declaration of Independence », il écrit par exemple : « Behold, what we hold is three-fold—Body and spirit to be thrones for free souls. Self is the evidence, please close the freak shows, And depose the evils, our peoples are equals ». (« Voyez comme nous sommes faits de trois éléments/Le corps et l’esprit sont les trônes des âmes libres. Le soi est une évidence, qu’on ferme les freak shows, qu’on destitue les esprits malveillants, nos peuples sont égaux »). Obasi Shaw a également utilisé des écrits de James Baldwin pour parler de l’esclavage et des violences policières.
L’album, un 10 titres aux productions jazzy et old school très léchées et au flow maîtrisé, est en écoute gratuitement. Après son diplôme, il ira travailler pour Google en tant qu’ingénieur logiciel.
Avec Ulyces