Sénégal : Amnesty dénonce les «dispositions napoléoniennes» de la loi

Amnesty international, section Sénégal, a dépeint un tableau pas très reluisant de l’état de droit et de la protection des droits humains. A l’occasion du lancement, lundi, de sa campagne africaine dénommée «Osons le courage», destinée à mettre fin aux attaques dont sont victimes les défenseurs des droits humains, Seydi Gassama, directeur exécutif de l’organisation, a pointé du doigt les manquements de la législation au Sénégal et dans nombre de pays du continent.

Au niveau africain, relève-t-il, «c’est plus de 271 défenseurs des droits de l’homme et des journalistes tués en 2016. A cause du discours de diabolisation des responsables politiques, principaux incitateurs desdites agressions. Des pays comme le Cameroun, la Guinée, le Nigeria, le Sénégal, le Tchad et le Togo ont instauré des lois susceptibles d’être utilisées contre les défenseurs des droits humains, journalistes et lanceurs d’alerte, en représailles de leurs activités, souvent au nom de la lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité», dénonce l’activiste des droits de l’homme. Dans le quotidien Lobservateur de ce mardi, il formule des exigences afin de mieux garantir un espace libre d’expression.

«Il urge, recommande-t-il, que l’Etat adopte une loi protégeant les défenseurs des droits humains. Nous avons au Sénégal des dispositions napoléoniennes. Le délit d’outrage au chef de l’Etat enfreint les libertés et n’existe presque qu’au Sénégal. Itou, l’interdiction de la marche», enfonce Seydi Gassama.

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