Au moins 141 personnes, dont la plupart des soldats loyaux au maréchal Khalifa Haftar, ont été tuées jeudi 18 mai dans une attaque menée par des groupes rivaux contre une base militaire dans le sud libyen. C’est ce qu’a annoncé vendredi soir un porte-parole des forces pro-Haftar.
Outre des soldats de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar figurent aussi parmi les victimes des civils qui travaillaient sur la base de Brak al-Shati ou qui se trouvaient aux alentours, a indiqué Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l’ANL. Selon lui, « les soldats tués revenaient d’un défilé militaire dans l’est de la Libye. La plupart d’entre eux n’étaient pas armés. Ils ont été exécutés ».
D’après des sources militaires, la 3e Force, un puissant groupe armé de la ville de Misrata, officieusement loyal au gouvernement d’union nationale (GNA), a mené jeudi une attaque contre la base aérienne de Brak al-Shati, contrôlée par l’Armée nationale libyenne autoproclamée par le maréchal Haftar.
Le GNA a mis en place une commission d’enquête présidée par le ministre de la Justice et décidé de « suspendre le ministre de la Défense, al-Mahdi al-Barghathi, et le commandant de la 3e Force jusqu’à ce que soient identifiés les responsables » de l’attaque, selon une décision parue vendredi soir.
Le gouvernement d’union nationale et le ministère de la Défense avaient tous deux condamné l’attaque de jeudi, affirmant ne pas avoir donné d’ordre en ce sens. La base de Brak al-Shati est située à 650 km au sud de Tripoli, dans une région désertique et marginalisée, où l’Etat est quasiment absent.
Contrôlant une grande partie de l’est et du sud libyens, le maréchal Haftar est appuyé par le Parlement élu basé à Tobrouk, hostile comme lui au GNA qui est issu d’un accord interlibyen signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU. Une rencontre début mai à Abou Dhabi entre le chef du GNA, Fayez al-Sarraj et le maréchal Haftar, a permis un timide rapprochement entre les deux hommes qui avaient convenu d’arrêter une escalade militaire dans le Sud.
Avec Rfi