En Afrique, il n’est pas rare de voir plusieurs couples souffrant d’infertilité. Mais parler de stérilité, au regard de la société africaine, renvoie plus à la femme qu’à l’homme. L’infertilité des hommes demeure tabou car bien souvent, c’est la femme qui est indexée. Elle paye un lourd tribut à ce qui se présente comme un vrai préjugé. « Quand tout allait bien, c’était grâce à l’homme, quand cela ne marchait pas, il y avait des problèmes chez la femme. Elle était répudiée ou soignée », rappelle le professeur Jean-Claude Czyba du laboratoire de biologie de la reproduction à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon.
Mais aujourd’hui, cette vision résiste difficilement aux arguments scientifiques comme l’on peut le constater à la faveur d’une campagne de sensibilisation qui a cours à Brazzaville .
Le Docteur max-eros azika, gynécologue, PMA, Polyclinique « Héros Procréa Congo », veut s’engager à montrer aux hommes que la stérilité n’est pas seulement une affaire des femmes. “Moi je leurs dirais aux hommes, il n’y a pas que la femme qui est infertile. Il faut toujours se remettre en question tout seul pour pouvoir avancer. Lorsque dans un couple, au bout d’une année, c’est la terminologie de l’OMS, il n’y a pas de grossesse qui survient, il faut consulter, tous les deux ! Et non, que la femme aille dans son petit coin, le monsieur dans son petit coin. Tous les deux quand ils consultent ça va beaucoup plus vite, on gagne en temps, et on gagne des fois aussi en moyen” déclare-t-il
A cet titre, une campagne de sensibilisation sur la fertilité masculine est prévue à Brazzaville, en République du Congo et les idées semblent évoluer.
Au delà de l’aspect médical, cette campagne de sensibilisation sur la fertilité masculine, veut contribuer à changer le regard de la société sur un sujet tabou .
“Moi je pense qu’il y a eu un mélange entre la virilité et la fertilité. L’homme quand il est virile, pour lui c’est fertile. Or ce sont deux choses différentes. La virilité c’est autre chose, la fertilité est cachée, c’est autre chose. Et donc l’homme se croyant virile se dit, moi je suis virile, donc je ne vois pas pourquoi je vais être stérile ou infertile ; or ce sont deux choses tout à fait différentes. Et au fur et à mesure du temps, les gens commencent à prendre conscience de cette différence de choses. ( …) Oui, je crois que l’OMS a établi des normes, pour un spermogramme, par exemple en concentration c’est 15 millions ; en mobilité c’est 32% ; en vitalité c’est 58%. Lorsque chacun des paramètres est altéré, il correspond à une pathologie bien précise, à une démarche diagnostique bien précise. Et c’est ce que nous essayons d’appliquer au sein de ce centre“ explique le Dr max-eros azika.
Il apparait clairement que l’infertilité dans un couple, n’est pas seulement une affaire féminine.
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