Des échanges de mots entre un «Pape diplômé» et un «Pape non-diplômé» ont permis de mettre sur la table un sujet sensible dans le métier de journaliste au Sénégal. En général, le journalisme s’exerce par deux langues dominantes, le français et le Wolof. Dans toute cette polémique, il y a toujours cette langue qui revient sans cesse comme s’il devenait un délit de l’utiliser, s’il en est ainsi, est-ce qu’il requiert d’avoir des études poussées pour exercer le journalisme avec l’une des langues maternelles la plus courante.
Qu’il y ait des journalistes diplômés et des autodidactes ne semblent pas causer de désagréments au métier mais si ceux qui parlent le Wolof continuent d’être plus suivis que ceux qui parlent le français, il y a problème de cohérence dans la mesure où les règles d’éthique et de déontologie sont écrites dans la langue de Molière. De surcroît, tous les mots relatifs au journalisme sont enseignés en français même le diplôme qu’on décerne n’est pas fait en Wolof. Vraisemblablement dans le journalisme, la langue de Kocc Barma donne autant de privilèges à ses acteurs qui l’utilisent au détriment de ceux qui le font avec la langue qu’on apprend le métier, c’est ce qui amène des frustrations.
Ce pendant, faut-il une bonne formation dans des écoles supérieures de formation spécialisées pour être un journaliste qualifié en Wolof ou seulement un animateur de débats de politiciens peut-il le devenir? Pour pouvoir comprendre les choses enfin d’éclairer le peuple, doit-il avoir des connaissances en science politique, en économie et en gestion publique et est-ce possible d’acquérir toutes ces connaissances dans la langue Wolof, qui sait !
Le constat demeure le même, il y a beaucoup plus d’émissions en Wolof que celles en français dans les medias nationaux. De ce fait, cela rend beaucoup plus facile de se faire un nom avec une langue que presque tout le monde comprend. Mais si les journalistes qui s’exercent en Wolof, continuent de gagner du terrain, il arrivera un moment où ce métier serait banalisé car certains penseront qu’il suffira juste de bien parler cette langue et le tour sera joué, dans ce cas une question resterai en suspens, aura-t-on besoin de fréquenter les écoles pour faire le journalisme en Wolof ?
Par Serigne Babacar Dieng
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