L’armée nigériane annonce une nouvelle fois avoir blessé le patron de la secte islamique Boko Haram, Aboubakar Shekau. Outre M. Shekau, l’armée fait savoir que, dans son raid aérien, deux adjoints du chef terroriste, Abba Mustapha, alias Malam Abba, et son lieutenant Abubakar Gashua, alias Abu Aisha, ont été tués. Cette énième annonce de l’armée nigériane serait-elle la bonne? S’interrogent de nombreux observateurs au Nigeria, et ailleurs.
L’armée avait déjà annoncé la mort du leader de Boko Haram, il y a quelque temps. Mais, le leader islamiste était apparu dans des vidéos pour prouver le contraire. Abubakar Shekau avait, par ses apparitions, mis à nu les allégations en grande pompe médiatique de l’armée nigériane.
Dans sa dernière annonce, l’armée déclare que Aboubakar Shekau aurait été blessé lors d’un bombardement aérien, qu’elle a mené vendredi dernier, à Balla, un village situé à quelques 40 km de Damboa. Blessé, l’homme serait vers Kolofata pour recevoir des soins, sans préciser dans quel hôpital.
Mais contre toute attente, jeudi dernier, le chef de la secte islamique, Abubakar Shekau est réapparu dans une nouvelle vidéo de 14 minutes. Dans cette vidéo, le leader de Boko Haram, a démenti l’information selon laquelle, il aurait été blessé par l’armée nigériane, dans un raid aérien mené mercredi.
Dans la vidéo mise en ligne jeudi, Abubakar Shekau, nie les allégations médiatiques de l’armée nigériane. Le chef de Boko Haram est clair, il n’a été blessé dans aucun raid aérien, comme l’annonçait un porte-parole de l’armée nigériane.
« Je suis vivant, vous n’avez pas tué un seul de mes hommes. Je ne savais même pas que l’incident dont vous parlez s’est produit. Ce qui m’étonne, c’est que vous prétendez que je soigne mes blessures« , a dit Shekau, dans la vidéo diffusée en arabe et en haoussa.
Au Nigeria, cette sortie du chef islamiste ne donne plus de crédit à l’armée. Des Nigérians croient finalement, que leur armée utilise la « guerre médiatique » pour donner de faux espoirs à la population. Pourquoi? C’est la grande interrogation.
Depuis deux ans, les insurgés ont été chassés de la plupart des territoires dont ils s’étaient emparés en 2014, pour fonder un califat islamique. Mais malgré cet affaiblissement, les attaques et attentats-suicides continuent.
L’insurrection de Boko Haram qui dure depuis huit ans, a fait plus de 20.000 morts, et 2,6 millions de déplacés, dévastant en particulier, la région nord du Nigeria. Elle a rendu des millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire.