Foot – Papy Djilobodji sur ses rapport avec Aliou Cissé: « J’ai commis des erreurs … Je vais appeler le coach pour lui dire »

Depuis l’arrivée d’Aliou Cissé sur le banc de l’équipe nationale en mars 2015, Papy Mison Djilobodji n’a étrenné la moindre convocation en Lion. Aujourd’hui, le défenseur central de Sunderland se dit prêt à réintégrer la Tanière. Reconnaissant avoir commis des erreurs, l’ancien Canari  n’exclut pas d’appeler Aliou Cissé pour arrondir les angles. Voici quelques morceaux de l’entretien qu’il a accordé à nos confrères du journal Stades. 

Quel bilan tirez-vous d’un point de vue personnel de votre saison ?

Il est clair que j’ai un bilan mitigé. Il n’est pas médiocre du tout parce qu’il y a des matchs au cours desquels j’ai été bien et il y en a d’autres où j’étais moins bon. Ça arrive dans le football. A moi de positiver tout ce qui m’arrive parce que j’ai encore beaucoup d’années de carrière devant moi.

N’est-ce pas une erreur de votre part de revenir en Angleterre après avoir réussi des piges au Werder Brême, en Bundesliga ?

Non, du tout. Il n’y a pas d’erreur. J’étais juste partie pour un prêt. J’étais à l’époque sociétaire de Chelsea et d’un commun accord, on a décidé que j’aille au Werder pour les six derniers mois de la dernière saison. C’est vrai que je m’étais imposé là-bas. Le club avait fait des propositions pour que je continue l’aventure mais quand les dirigeants de Chelsea leur ont dit que j’étais cher, ils ont reculé.

Quelles différences y a-t-il entre les trois championnats que vous avez connus jusqu’ici ?

Tout a commencé en France. C’est là où j’ai appris tous les fondamentaux du football moderne. C’est un très bon championnat. Mais, c’est un secret de polichinelle, tous les joueurs savent que le meilleur championnat reste la Premier League. En Angleterre, c’est plus costaud, ça court partout ; de la première à la dernière minute. En Allemagne, c’est pareil avec les fans qui sont très proches de leur équipe. En France, ce n’est certes pas très costaud parce que là-bas, on protège toujours l’intégrité du joueur. Les arbitres sont plus dans la pédagogie. Mais, l’un dans l’autre, la Ligue 1 reste aussi un très bon championnat avec un niveau technique exemplaire.

Quelle appréciation faites-vous du comportement général des Sénégalais de la Premier League ?

Sans faire dans la langue de bois, je suis très content des sénégalais d’Angleterre. Que ce soit Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye et les autres, ils ont tous répondu présent même si c’est à des degrés moindres. Avant sa blessure, Sadio a prouvé qu’il faut compter avec lui à Liverpool. D’ailleurs, j’en profite pour lui souhaiter un très bon rétablissement. Gana, quant à lui, est en train de faire une saison plus que remplie à Everton. Il y a Cheikhou Kouyaté et Diafra Sakho qui sont à West Ham. Si le premier a été plus présent, le second a connu des blessures. Je n’oublie pas Mame Biram Diouf. Même si lui n’a pas connu une saison comme on le souhaitait, je prie qu’il revienne en force parce que c’est un très grand attaquant. Il ne doit pas baisser les bras. Le Sénégal a de bons leaders dans le championnat anglais.  J’espère que les prestations des uns et des autres donneront envie à d’autres sénégalais de découvrir ce championnat surtout que nous sommes bien appréciés par les anglais.

Pouvons-nous parler de l’équipe nationale ?

Bien sûr. Je ne suis pas déconnecté. Je regarde tous les matchs de la sélection. J’ai, comme tous les Sénégalais, suivi la dernière Coupe d’Afrique des Nations. C’est vrai qu’on s’est arrêté en quart de finale mais on a fait une très bonne CAN. L’équipe a appris beaucoup de choses. Et je suis convaincu qu’on remportera le trophée à la prochaine édition.

Avez-vous des fourmis dans les jambes en suivant vos coéquipiers sur le terrain ?

Bien sûr que j’ai tout le temps des fourmis dans les jambes (éclats de rires). C’est normal parce que je ne suis pas un joueur qui laisse le travail aux autres. Je veux toujours faire partie des combattants, surtout quand il s’agit de l’équipe nationale. Je veux vraiment gagner quelque chose pour le Sénégal, mais bon, on s’en remet au Tout Puissant.

Aliou Cissé a toujours dit que votre retour en équipe nationale est assujetti à un préalable…

Je suis prêt à revenir en équipe nationale. Mais, comme je le dis souvent, cette décision ne m’appartient pas non plus. C’est juste un rêve mais avant d’y arriver, il faut que je rejoue en club, que je sois en forme. Après, on verra ce que cela donnera comme résultat.

Le coach vous savez ce que vous devez faire c’est à dire l’appeler pour lui dire que vous revenez sur votre décision ?

(Rires). Je n’ai jamais dit que je ne suis pas prêt à revenir en équipe nationale. Je ne me rappelle pas l’avoir dit.

Au Havre, lors de son premier match sur le banc des Lions, n’aviez vous pas dit que si c’est pour vous mettre sur le banc, ce n’est pas la peine que le coach vous appelle ?

C’est vrai que je l’ai dit. Là, je suis prêt pour l’appeler pour lui dire ma volonté de jouer pour mon pays. Mais, comme je l’ai dit, il y a un préalable à tout cela. Je ne sais pas si je dois rester à Sunderland ou aller voir ailleurs. L’avenir nous le dira. Quand je vais recommencer à jouer et à prendre du plaisir, je pense que je redeviendrai sélectionnable.

Reconnaissez-vous avoir commis une erreur d’avoir tenu ce genre de discours au coach ?

Je suis d’accord que j’ai commis des erreurs. Mais, il faut reconnaître aussi que les responsabilités sont partagées. Il n’y a pas que moi dans l’affaire ; le coach aussi a sa part de responsabilité. Mais, je pense que tout cela est derrière nous parce que pour moi, il faut rester positif et continuer à fédérer toutes les forces pour le bon fonctionnement de la tanière.

Après tout ce qu’il s’est passé, pourriez-vous regarder vos coéquipiers en face ?

Et pourquoi pas. Je n’ai lâché personne. En réalité, si j’en suis arrivé à cette situation, c’est parce qu’il y a des choses que je n’arrive pas à accepter ou à digérer. Mais comme je le dis, c’est du passé et là, je veux vraiment avancer avec tous mes coéquipiers de l’équipe nationale.

Êtes-vous prêt à faire partie du projet de la Coupe du monde 2018 ?

Bien sûr que oui. Tout joueur rêve de jouer le Mondial. Mais avant cela, il y a les éliminatoires qualificatives à ses joutes.

Quel est votre plus grand rêve de footballeur à 28 ans ?

Il est clair que c’est de revenir en équipe nationale et d’aider le Sénégal à se qualifier à la prochaine coupe du monde et à la CAN-2019.

Comment jugez-vous la défense du Sénégal dans sa globalité ?

Vous savez, on a un axe central en bêton composé de Kara et de Koulibaly. Le premier est un joueur qui ne lâche pas le morceau, quel que soit l’adversaire en face. Le second est aussi très bon et n’hésite pas à aller au contact quand il le faut. Mais, sur les flancs on a un peu de problème. Pourtant, Lamine Gassama a été très bon lors de la dernière CAN sur le côté droit. A gauche, on a Cheikh Mbengue qui alternait souvent avec Saliou Ciss. A ce niveau, il y a de petites blessures qui plombent un peu le niveau des uns et des autres. Mais, indépendamment de tout cela, nous avons une très bonne défense.

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