L’opposition sénégalaise ne cessera de surprendre son monde. En mettant en place Manko Taxawu Senegaal, ses leaders illustrent encore une fois combien ils sont perdus. Nul doute qu’ils savent exactement ce qu’ils veulent faire, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils s’y prennent mal. D’abord, c’est le Front pour la défense de la République qui a été créé, ensuite le Front pour la défense du Sénégal/Manko Wattu Senegaal et maintenant Sentinelles de Manko Taxawu Senegaal.
On constate qu’à chaque fois, c’est pour intégrer de nouvelles têtes. Ces dernières ont, en général curieusement, des déboires avec la justice. En effet, lorsque le Parti démocratique sénégalais en collaboration avec d’autres parti mettaient en place le FPDR, c’était pour porter le combat de Karim Wade même si les leaders parlaient de dénoncer les dérives du régime. Pour preuve, dès que l’ancien ministre d’Etat a été grâcié, cette coalition semble avoir été enterrée. Ensuite, Manko est née quand l’inspecteur des impôts et domaines, Ousmane Sonko, a fait de fracassantes révélations sur l’Assemblée nationale avant d’être radié. L’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, également avait maille à partir avec la justice pour une affaire qui l’oppose à son ex-épouse. Elle regroupe presque tous les partis et mouvements du FPDR. Toutefois, tout cela était maquillé avec l’affaire Petro-Tim dans lequel le nom du frère du Président, Aliou Sall, était cité. Et maintenant vient de naître Manko Taxawu Senegaal (une sorte de fusion de Manko et Taxawu Dakar) au moment où le maire de la capitale, Khalifa Sall, se trouve en prison et qu’un de ses proches, Bamba Fall vient fraîchement d’être libéré.
Pourquoi l’opposition ne se contente-t-elle pas d’intégrer les nouveaux arrivants dans une coalition déjà existante ? Puisqu’en réalité, il s’agit juste d’accueillir de nouveaux venus qui sont ici en l’occurrence Khalifa Sall et ses affidés qui se trouvent en mauvaise posture. Après combien de coalitions compte-t-elle enfin s’arrêter ? Si l’on sait qu’ils sont nombreux parmi ces « sentinelles » à avoir décrié Benno Bokk Yakaar du fait qu’elle regroupe des partis d’obédiences différentes, ils ne valent actuellement pas mieux. Ils continuent donc à s’inscrire dans la contradiction et le paradoxe qu’ils reprochent exactement au camp présidentiel qui a au moins su déjouer toutes les prédictions de sa mort depuis 2012. Et elle a le mérite d’être constante en ne changeant pas tous les jours de nom ni de cadre.