En 11 ans, dans la commune de Thiaroye-Sur-Mer, 374 jeunes ont péri dans les embarcations clandestines. C’est ce que révèlent des études sur l’immigration clandestine réalisées entre janvier 2016 et mars 2017, qui annoncent 4 300 jeunes morts dans la Méditerranée.
Qui renseigne que l’émigration clandestine a provoqué, dans cette contrée de la banlieue dakaroise, désolation, découragement, des larmes et un sentiment de résignation. « Toutes ces victimes n’avaient qu’une seule chose en tête: réussir et aider leurs proches. Ce phénomène a laissé trop de séquelles dans notre localité, c’est à cause de cela que nous avons mis sur pied une association pour lutter contre les embarcations clandestines, mais aussi, pousser les jeunes à rester dans le pays« , renseigne M. Ndoye.
Ayant pris part à cette rencontre, le sociologue Moustapha Wone a tenté d’expliquer les raisons qui poussent les jeunes à s’embarquer dans les pirogues à la recherche de lendemains meilleurs. Les candidats à l’émigration clandestine, dit-il, préfèrent de loin une mort biologique à celle sociale. Il explique que ces jeunes se disent qu’ils ont soit 50% de probabilités de mourir durant le trajet ou 50% de chances de réussir. « Dans l’impossibilité de trouver un emploi décent dans leurs pays d’origine ou une insertion dans le milieu professionnel, ils préfèrent aller à l’aventure. Pour eux, l’émigration clandestine est une question de vie ou de mort. Et l’occasion, selon les candidats, de prendre les pirogues, constitue pour eux un excellent moyen de travailler et de réussir« , analyse Pr Sow.
Ainsi, l’AJMS veut trouver des solutions, voire des alternatives à l’émigration clandestine. Son président, Daouda Gbaya explique que le choix de la banlieue pour l’accueil du forum, n’est pas fortuit, car l’écrasante majorité des victimes proviennent de cette partie de la région de Dakar. D’où l’intérêt d’inciter les autorités à une meilleure prise en charge de cette question.
Enquête