Ce qui s’est passé au niveau du conseil supérieur de la Magistrature sonne comme un désaveu du minstre de la justice qui voulait sanctionner le juge Téliko…
Extrait communiqué du Conseil supérieur de la Magistrature
Hier mardi 25 avril 2017, le Président de la République, Président du Conseil supérieur de la magistrature a pris la mesure suivante :
- SONT PROMUS A LA CATEGORIE DE MAGISTRATS HORS HIERARCHIE
- Monsieur Abdou Faudet Théophile MBAYE,
- Monsieur Bara GUEYE,
- Monsieur Souleymane TELIKO,
- Monsieur Ahmadou TALL,
- Monsieur Abdoulaye BA,
- Monsieur Jean KANDE,
Retour sur les faits…
Les relations entre le chef de l’Etat et la magistrature ne sont guère au beau fixe. Depuis son élection, les principales décisions prises par le Président Macky Sall sont sujettes à des tensions. S’y ajoute que les mesures disciplinaires prises à l’encontre de certains magistrats ne sont pas pour favoriser le dialogue.
En effet, le vote et la promulgation de la loi portant modification du Statut des magistrats avaient soulevé une vive tension entre l’exécutif et la magistrature. Quelque temps après, contre toute attente, le juge Ibrahima Hamidou Dème démissionne du Conseil supérieur de la magistrature avec force et fracas en adressant une lettre salée au président de la République en listant tous les maux de leur secteur notamment l’ingérence de l’exécutif dans les affaires judiciaires. Suite à cela, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Sidiki Kaba, avait menacé de le traduire devant le tribunal des pairs pour violation du droit de réserve avant de battre en retraite.
Dernièrement, c’est une lettre privée du juge Souleymane Teliko, adressée à ses collègues pour dénoncer la consultation à domicile, devenue très courante dans la pratique judiciaire, qui a encore piqué au vif le ministère de la Justice. Ce dernier a, en effet, immédiatement ouvert une procédure disciplinaire contre lui. Ce qui aurait provoqué la colère du Président Sall puis au report de l’audition du juge Teliko devant le Conseil de discipline de cette corporation.
Ainsi, sa nomination à la catégorie des magistrats hors hiérarchie lors de la Réunion du Conseil supérieur de la Magistrature peut être perçu comme une volonté de l’exécutif d’aller vers le dégel.