Pendant que les retraités tirent le diable par la queue, l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) a cadeauté ses employés à hauteur de 1,2 milliards de FCFA. Une subvention qui maquille une opération foncière dont le principal bénéficiaire est la Socabeg qui semble régner en maître sur le foncier de l’Ipres.
Les relations entre l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) et la société immobilière Socabeg sont des plus troublantes. Libération a appris de sources autorisées que presque tous les projets immobiliers de l’Ipres ont été confiés à cette entreprise.
Le cas le plus scandaleux concerne une « subvention » de 1,2 milliards de FCFA que l’Ipres avait accordé à son personnel. En fait ce cadeau cache une opération foncière dont le bénéficiaire est la Socabeg puisque les fonds en question ont servi à l’achat de terrains auprès de cette structure. Ces terrains ont été mis à la disposition du personnel et aujourd’hui c’est encore la Socabeg qui est chargé des travaux sur le site.
La Cour des comptes a dénoncé cette opération opaque en soulignant que « cette subvention ne peut pas être considérée comme une charge normale liée au fonctionnement de l’Ipres dont la mission première est de payer des pensions aux retraités, aux veufs et aux orphelins à des taux d’un niveau socialement acceptable ».
Qui plus, cette transaction n’est que la face visible de l’iceberg puisque c’est encore à la Socabeg que l’Ipres a confié la construction des résidences Cheikh Ahmadou Bamba sur l’avenue du même nom. Une source autorisée de l’Ipres renseigne que personne ne connaît exactement les termes liant la boîte à la Socabeg pour ce projet constitué de 36 immeubles et d’un centre commercial.
Dans tous les cas aujourd’hui plus que jamais la gestion de l’Ipres est fortement décriée. Faut-il s’étonner de ce flou artistique sur le foncier si on sait que le Directeur général de l’Ipres Mamadou Sy Mbengue s’est fait octroyer un salaire de 5 millions de FCFA avec l’aval du Conseil administration? Les retraités sont aujourd’hui frustrés et demandent l’intervention du Président de la République.