Les différents corps de métiers regroupés à Colobane Wakhinane et dont les activités sont menacées par la réalisation du projet du Ter (Train express régional), sont sur le qui-vive. Inquiets quant à l’avenir de leurs activités, ces travailleurs constitués de ferrailleurs, de fondeurs, de forgerons, de tôliers, de vulcanisateurs, de brocanteurs, en somme près d’une trentaine de spécialistes en activité sur ce site ont vivement dénoncé le sort qui leur est réservé.
« De Léopold Sédar Senghor à Me Abdoulaye Wade, en passant par Abdou Diouf bien sûr, nous ne nous sommes jamais inquiétés de notre sort. Mieux, nous avons constamment participé de manière soutenue et constante à l’élan de développement de notre pays. Nous contribuons de manière soutenue à l’économie de notre cher Sénégal. Nous nous acquittons de la même manière et de façon régulière à nos impôts et taxes. De façon désintéressée, nous assurons la formation et le recyclage de bon nombre de jeunes dont certains ont subi des échecs scolaires, d’autres sont sous la menace de la pauvreté de leurs parents. Sur ce site, des milliers d’hommes et de femmes gagnent leur vie à la sueur de leur front », a rappelé le secrétaire général de l’association formée par les ouvriers.
Ils disent constater, que malgré l’insécurité qui, jadis, a toujours caractérisé ce site, aucune mesure n’a jamais été prise pour les protéger. Ils regrettent les actes posés par l’État :
« Ces mêmes autorités qui théorisent la préférence nationale, nous avaient notifié, dans un premier temps, que seulement 50 mètres de notre site allaient profiter au projet Ter ». Seulement, regrettent ces ouvriers, les autorités en charge de la réalisation du projet du Ter sont revenus pour leur notifier que tout le site large de plus de 7 hectares sera pris pour servir de garage de maintenance pour ce Ter. Ce qui leur fait croire qu’il y a bel et bien anguille sous roche », suspecte-t-il.
Les ouvriers ont regretté l’absence d’un langage clair émanant de l’État. La preuve, rassurés dans un premier temps par des promesses qui leur avaient été faites, ils soutiennent que jusqu’en ce jour, « aucune alternative », ne leur a été proposée.
« On nous parle d’un site encore incertain à Diamniadio que nous avons du mal à croire », s’insurgent Cheikh Diop et ses camarades qui menacent d’user « d’autres voies et moyens pour que justice soit dite dans cette affaire ». Car, promettent-ils, ils n’entendent pas se laisser faire