Dans un contexte très particulier suite à l’incident grave qui a touché le bus de Dortmund mardi, Monaco a su garder la tête froide pour battre le Borussia ce mercredi, au Signal Iduna Park (3-2). Monaco devra gérer au retour mercredi prochain au Louis-II, rapporte l’Equipe.
Forcément, ce match ne restera pas dans l’histoire que pour son contenu sportif, en raison de l’incident grave qui a frappé le bus du Borussia Dortmund, mardi. Mais ce quart de finale aller de Ligue des champions rentrera incontestablement dans la longue série des performances majuscules monégasques sur le plan européen. Face à un Mur jaune que l’on craignait moins fringant après les événements, mais finalement incroyable avec un BVB immense gravé par la foule de supporters tout au long de la rencontre, l’ASM a affiché un froid réalisme, celui d’une équipe désormais redoutée par tous ses adversaires encore en lice en C1.
Il est vrai que le Borussia, déstabilisé par son traumatisme de mardi, et la blessure de son défenseur Marc Bartra dans la triple explosion qui a frappé son bus, a semblé en dedans en première période. Mais cela n’enlève rien à la performance des hommes de Jardim, pourtant privés de Bakayoko (suspendu), Mendy et Sidibé (blessés). Portés par un Bernardo Silva éblouissant en début de match, les Monégasques ont vite pris la mesure du BVB, en laissant le ballon aux Allemands, pour s’appliquer à placer des contre-attaques tranchantes. Sur l’une d’entre-elles, Mbappé, lancé par Touré, a été accroché par Sokratis à l’entrée de la surface (15e). Fabinho, pourtant spécialiste des penalties, a cette fois manqué sa cible (voir par ailleurs), mais l’ASM n’a pas freiné.
Sur un éclair de Silva, Lemar a servi Mbappé, buteur de la cuisse, et heureux d’avoir échappé à la vigilance de l’arbitre assistant, alors qu’il était hors-jeu (19e). Ainsi mis sur orbite par son joyau, Monaco a fait baisser le volume du public allemand. Ce dernier s’est levé comme un seul homme quand Ginter a réalisé un festival côté droit devant Raggi, mais Kagawa a raté le but seul face à Subasic (31e). Ce manque de réalisme s’est payé immédiatement. Sur un centre de Raggi, laissé libre côté droit, Bender, pressé par Falcao, a trompé son propre gardien (35e). Scène de consternation dans les tribunes, face à cette efficacité maximale, tranchant totalement avec le manque d’idée du Borussia.
Les hommes de Tuchel ont affiché un visage diamétralement opposé après la pause, avec les entrées de Pulisic et Sahin, et un passage en 4-2-3-1. Monaco a subi une très grosse pression, et le Mur jaune a joué son rôle pour faire monter les pulsations. L’ASM a tenu 10 minutes, avant de céder, sur une action incroyable des Allemands. Un centre de Guerreiro, une remise géniale d’Aubameyang, un décalage de Kagawa pour le but de Dembélé (57e).
Monaco, pris à la gorge par la pression sur et en dehors du terrain, n’a quasiment plus réussi à sortir de son camp. Jardim a remplacé Silva par Dirar pour densifier son jeu (66e), mais le BVB est resté très dangereux. Toutefois, les partenaires de Weigl n’ont pas réussi à revenir. Et après une grosse occasion manquée par Falcao, c’est encore Mbappé qui s’est chargé d’éteindre tout un stade (voir par ailleurs). Le BVB reste toutefois en vie avant le retour au Louis-II, après un but de Kagawa en fin de match (84e), servi par Sahin. Mais l’ASM a fait une très grosse partie du travail.