Ambiance de ville fantôme à Kinshasa, captiale de la RD Congo. L’appel à manifester contre le président Joseph Kabila lancé par l’UPDS, le parti historique de l’opposition congolaise, n’a pas eu d’écho, ce lundi 10 avril. La population de la capitale, d’ordinaire bouillonnante, s’est majoritairement terrée chez elle après l’interdiction de tout rassemblement décrété, dimanche soir par les forces de l’ordre.
À la mi-journée, le vacarme de la capitale, qui compte 10 millions d’habitants, a fait place au silence caractéristique des journées de tension, alors que la présence policière et militaire était visible.
Selon Thomas Nicolon, correspondant de France 24 en RD Congo, la circulation était « timide » sur les grands axes de Kinshasa, où la présence policière était importante. « Certains Kinois semblaient désabusées face à leur classe politique, opposition comme majorité, mais d’autres auraient souhaité manifester pacifiquement », rapporte le journaliste.
Par peur des violences, une grande majorité des habitants de Kinshasa sont restés chez eux, lundi, après l’interdiction par la police de la marche anti-Kabila, que l’opposition avait appelé de ses vœux dimanche.
L’appel de l’opposition « à une déferlante populaire (…) a été un échec« , a estimé le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, chef de la Majorité présidentielle.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection de M. Kabila en 2011 lors d’une présidentielle entachée de fraudes massives.
Après trois mois de tergiversations sur le partage des postes entre les signataires de l’accord, M. Kabila, qui ne l’a pas signé, a fini par nommer M. Tshibala, que l’UDPS voit comme un traître.
La France a qualifié lundi cette décision présidentielle de « violation » de l’accord du 31 décembre, « porteuse de graves risques pour la stabilité et l’avenir du pays« . Pour la Belgique, l’ancienne puissance coloniale, la nomination de M. Tshibala « s’écarte de la lettre et de l’esprit de l’accord de la Saint-Sylvestre« .