C’est à Thiaroye qu’on a fini par mettre la main sur Siteu de Lansar. Revenant sur sa victoire par Ko «facile» face à Zoss, le phénomène de Lansar entrevoit l’avenir avec beaucoup d’optimisme tout en lorgnant la cour des grands.
Au lendemain de votre victoire sur Zoss, quelle lecture faites-vous de ce combat qui, visiblement, n’a pas été très difficile pour vous ?
C’est une belle victoire. Je m’étais préparé à toutes les alternatives. Soit un combat rapide ou l’inverse. Mais j’ai toujours été convaincu de ma victoire sur mon adversaire. Et Dieu merci, le combat a duré moins d’une minute. Je n’ai jamais eu un seul moment de doute. Je suis venu au stade tout en ayant à l’esprit qu’il fallait que je donne le meilleur de moi-même, pour rendre heureux mes supporteurs et les amateurs. En aucune façon, je ne devais perdre. C’est pourquoi j’ai mis tous les atouts de mon côté pour en sortir vainqueur. J’ai livré ce combat comme si c’était aux entraînements. Le volume de travail que j’abats aux entraînements est plus dur à supporter que celui que je peux subir dans un combat comme celui contre Zoss.
Vous semblez minimiser Zoss en donnant raison à ses détracteurs qui disent qu’il ne s’est pas bien entraîné ?
Loin de moi l’idée de minimiser Zoss. Je vous dirais que Zoss a pris très au sérieux ce combat. Le rapport de forces n’est pas égal entre lui et moi. J’étais plus fort que Zoss. C’est l’analyse qu’il faudra faire de ma victoire sur lui. J’étais prêt à tous les niveaux, après avoir souffert lors des entraînements. J’ai bavé pour être au sommet de mon art. Je respirais une forme étincelante tirée des entraînements. Ce n’est pas pour lui manquer de respect que je disais qu’il ne valait pas 100 francs. Je ne sais pas ce qui m’a poussé à tenir un tel propos qu’il faudra mettre sur le compte de la période avant-combat pour vendre l’affiche.
Vous avez surpris votre monde en réussissant votre premier Ko dans l’arène face à Zoss ?
Ce n’est pas une première que je parviens à mettre Ko mes adversaires, même si c’est la première fois que je le réussis en lutte avec frappe. Je m’en suis illustré à plusieurs reprises, à l’occasion de certains combats hors arène. Je sais que je dispose d’une force de frappe redoutable. Il y a longtemps que je pratique la boxe. Cela remonte à l’année 2013. Je m’entraîne au niveau du Gign (Ndlr : Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale) de Colobane. Je bénéficie aussi de l’encadrement de certains spécialistes du noble art aux Etats-Unis lors de mes séjours au pays de l’Oncle Sam. En dehors de la lutte, c’est la boxe qui se trouve être mon sport favori. C’est le sport que je suis le plus, à part la lutte. Mayweather est mon idole.
Comment êtes-vous parvenu à battre Zoss ?
C’est par un échange de coups que je suis parvenu à mettre Ko Zoss. Je ne suis même pas capable de vous dire où est-ce que je l’ai touché. Je ne regarde pas dans le rétroviseur. Ce combat est derrière moi. Je n’ai pas l’habitude de me focaliser sur mes exploits ou mes hauts faits d’armes. Seul le futur compte pour moi. Ma force de frappe fait que si je parviens à atteindre mon vis-à-vis, ce dernier se blesse le plus souvent. C’est ce qui est arrivé à Zoss en recevant un de mes coups qui lui a été fatal. Je suis entré dans l’arène en 2007. Je suis en train de tracer ma voie. Je ne vais jamais varier par rapport à mon objectif, qui est d’entrer dans la cour des grands.
On vous reproche votre manque de technicité que vous avez cherché à compenser en luttant contre nature face à Zoss, réputé dangereux pour les jeunes lutteurs du fait de son expérience ?
Je ne peux pas prendre part aux «mbapattes» à cause de mon statut. Je me limite à la lutte avec frappe tout en me perfectionnant dans la lutte simple, en sollicitant les services de Reug-Reug avec qui je fais des contacts. C’est le meilleur lutteur en «mbapattes». C’est pour dire à ceux qui pensent que je suis un lutteur moyen que j’aurai l’occasion de leur prouver le contraire. Parce que j’ai une bonne panoplie sur le plan technique. Je ne peux que me réjouir de cette victoire qui, pour moi, va davantage rendre confiant Ness en vue de son combat contre Sa Thiès (Ndllr : le 9 avril). Je souhaite qu’il sorte vainqueur de cette confrontation. Ces vœux vont à l’endroit de tous les autres lutteurs de Lansar en instance de disputer un combat.
Réclamez-vous votre combat contre Boy Niang comme le souhaitent vos supporteurs ?
Ce n’est à moi de décider du choix de mes adversaires. C’est aux membres de son staff que revient ce privilège. Je suis à l’écoute de mon staff pour savoir l’adversaire qu’ils voudront que je croise au cours de ma prochaine sortie dans l’arène. Balla Dièye, Salif Diao (ancien international sénégalais) sont mes amis. Même en dehors des combats, ils me soutiennent. Ce sont des personnes qui font partie de moi. Je remercie Serigne Sidy Mbacké d’avoir prié pour moi lors de ce combat. Je remercie aussi les populations de Diamaguène, de Thiaroye et la communauté sérère à laquelle j’appartiens.