Amadou Koumé, 33 ans, père de deux enfants, est mort dans la nuit du 5 au 6 mars 2015 dans un commissariat du Xe arrondissement de Paris. Deux ans après les faits, l’enquête vient de prendre un nouveau tournant. Un policier de la Brigade anti criminalité (BAC) a été mis en examen le 20 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a indiqué une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.
Cette mise en cause du policier intervient plus de deux ans après les faits, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 20 juin dernier. L’enquête préliminaire s’était conclue par un classement sans suite, mais une plainte de la famille avec constitution de partie civile avait été déposée en juillet 2015 pour obtenir la saisine d’un juge d’instruction. « Le classement sans suite était un scandale », a dénoncé auprès de l’AFP l’avocat de la famille. Pour Me Eddy Arneton, « les éléments de l’enquête préliminaire suffisaient à entraîner l’ouverture d’une information judiciaire ».
Dans la nuit du 5 au 6 mars 2015, le décès d’Amadou Koumé, 33 ans, père de trois enfants, est constaté au commissariat après son arrestation dans un bar proche de la gare du Nord. Les policiers avaient été appelés par le personnel en raison de son comportement agité. Son autopsie a conclu à un « décès par œdème pulmonaire survenu dans un contexte d’asphyxie et de traumatisme facial et cervical ». Les analyses toxicologiques ont également montré la trace de cocaïne dans son organisme.
Lors de son audition, un client présent le soir des faits a décrit une interpellation qui dégénère quand Amadou Koumé « semble pris d’un accès de paranoïa » à la vue de l’arme d’un des policiers. Selon ce témoin, Amadou Koumé ne porte pas de coups et ne montre pas « d’agressivité physique envers les policiers ». Quand ceux-ci le plaquent au sol pour le menotter, Amadou Koumé se serait débattu avant que le fonctionnaire mis en cause ne pratique un étranglement arrière pour le maîtriser.
Avec Afp.