L’opposition congolaise a appelé les populations de Kinshasa et de Lubumbashi à une opération « ville morte ». Cette grève générale a pour but d’exiger du président Joseph Kabila, l’application de l’accord de cogestion du pays jusqu’à la tenue des élections.
Un mot d’ordre bien reçu
Le 3 avril, les commerces et stations-service sont restés fermés toute la journée, et les moyens de transports en commun se sont faits rares à Kinshasa. Même la place Victoire, au cœur de la capitale de plus de 10 millions d’habitants, était quasiment vide.
Ainsi, la population congolaise a répondu à l’appel de l’opposition, réunie dans le mouvement ‘Le Rassemblement’. De même à Lubumbashi, dans le sud-est du pays, les activités étaient quasiment à l’arrêt. Selon des témoignages recueillis, un magasin sur cinq a ouvert.
Cependant, malgré cet appel, certains n’ont pas répondu favorablement. Des commerçants sont quand même sortis pour gagner leurs dépenses quotidiennes. « Nous n’avons rien à faire avec des mots d’ordre des politiciens de tous les bords. Notre problème, c’est de trouver quoi nourrir nos enfants, les envoyer à l’école. La vie est devenue intenable pour nous le petit peuple, tandis que eux (politiciens) vivent aisément », s’enflammait Albertine Bulanga, vendeuse de maïs dans un marché de Kingasani.
Les revendications de l’opposition
Le Rassemblement avait appelé les Congolais à cette journée ville morte pour dénoncer le « chaos » né de l’échec des tractations sur l’application de l’accord de cogestion de la transition, signé le 31 décembre entre le pouvoir et l’opposition sous l’égide de l’épiscopat congolais.
L’accord de la Saint-Sylvestre prévoit le maintien au pouvoir de Joseph Kabila – dont le mandat a échu le 20 décembre 2016 – jusqu’à l’entrée en fonction d’un successeur devant être élu lors d’une présidentielle censée avoir lieu avant fin 2017, et la formation d’un gouvernement élargi dirigé par un membre du Rassemblement. Trois mois après sa signature, le nouveau gouvernement n’a toujours pas été formé.