Hugo Broos, l’actuel entraîneur de l’équipe nationale des Lions indomptables, a tenu une conférence de presse le mardi dernier. Face aux journalistes, il a relevé que les joueurs et encadreurs n’avaient pas eu droit à la nourriture parce que les responsables de la fédération n’avaient pas payé l’hôtel.
Une déclaration qui vient une fois de plus ternir l’image de l’équipe nationale camerounaise qui n’avait déjà pas un passé reluisant en matière de gestion financière, de la logistique et des primes des joueurs. Les problèmes inhérents au management de l’équipe du Cameroun se sont dévoilés il y a bien longtemps.
Lorsqu’on remonte dans les années 1990, l’on se souvient que l’équipe camerounaise qui prenait part à la Coupe du monde en Italie, connaissait déjà les problèmes de gestion et des primes impayés. Les Lions Indomptables avaient d’ailleurs observé un mouvement de grève avant le match d’ouverture qui devait les opposer à l’équipe d’Argentine de Diego Madonna. Quatre ans plus tard, la sélection camerounaise revivait le même scénario avec la fameuse mallette d’argent qui s’était égarée entre Paris et New-York, comme l’avait déclaré le professeur Augustin Kontchou Kouomegni, alors ministre de la Communication. Les mauvaises habitudes ont la peau dure, dit-on. Les mêmes problèmes sur la transparence financière ont resurgi aujourd’hui.
Hugo Broos, n’en pouvant plus, a préféré dénoncer tous les dysfonctionnements financiers qu’il considère comme étant de « l’amateurisme ». Cette semaine, les vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) étaient en stage à Bruxelles. Les choses ne se sont pas bien passées, comme l’a fait savoir le sélectionneur camerounais en conférence de presse.
« Pendant le stage à Nantes, les deux premiers jours, tout l’équipement d’entraînement n’était pas là. On ne pouvait pas transporter l’équipement parce que c’était trop cher, il n’y a pas d’argent. Notre docteur a dû acheter ses propres médicaments, ses bandages et tout parce que c’était resté à Yaoundé, pour les mêmes raisons. Il a dû avancer l’argent et jusqu’à présent, il n’a pas été remboursé. On a quelques personnes dans le staff qui ont avancé l’argent pour le groupe, des choses qui auraient dû être payées qui ne sont pas remboursées aujourd’hui », a confié Hugo Broos à quelques journalistes.
Par la suite, l’entraîneur s’est particulièrement attaqué à la fédération camerounaise. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase dans le sens où, ce midi, quand on a voulu prendre le déjeuner, le personnel a refusé parce que l’hôtel n’a pas été payé donc on n’a pas mangé ce midi. Écoutez, je suis quelqu’un qui aime travailler dans des conditions professionnelles. Dans tous les sens, on me met des bâtons dans les roues, ce n’est pas normal. À la CAN, on est venu la veille de notre départ avec les primes (3 millions d’euros, ndlr), il n’y a pas eu de concertation, les joueurs ont fermé leur bouche, ils ont fait des performances, ils ont montré que l’argent ce n’était pas le plus important. Le plus important c’est de jouer pour leur pays, jouer pour la victoire. Alors de notre côté on demande aussi aux responsables qu’ils soient professionnels, qu’ils travaillent pour le groupe. Où est cet argent ? Je me le demande », s’est interrogé l’entraîneur.