Affaire Khalifa Sall : l’ACT dénonce le lynchage médiatique dont le maire de Dakar a été l’objet

Affaire Khalifa Sall : l’ACT dénonce le lynchage médiatique dont le maire de Dakar a été l’objet

Le Conseil National de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) s’est réuni le 11 Mars 2017 sous la présidence du compagnon Abdoul Mbaye.

Affaire Khalifa Sall : l’ACT dénonce le lynchage médiatique dont le maire de Dakar a été l’objet

Le Conseil National de l’ACT dénonce avec la plus grande énergie l’incarcération arbitraire du Maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui vise à atteindre sa moralité et à l’exclure des prochaines échéances législatives. Il compte sur la probité des représentants de la justice sénégalaise dont les acteurs sauront respecter la présomption d’innocence qui ne peut être remise en cause sans apporter la preuve d’un détournement des deniers publics à des fins personnelles.

 

Il regrette le non respect du secret de l’instruction par le Procureur de la République, et le lynchage médiatique dont le Maire Khalifa Sall a été l’objet de la part des proches du Président de la République qui l’ont présenté comme déjà coupable aux mépris des principes fondamentaux à observer dans toute République se présentant comme un état de droit.

 

Le Conseil National ne saurait accepter la pratique de « deux poids, deux mesures », observée dans d’autres dossiers actuellement pendants en justice ou intentionnellement bloqués comme l’a déclaré le Président de la République dans son interview parue sur le site jeuneafrique.com du 4 août 2014 : « Sur cette base des enquêtes ont été menées et des accusations faites, conformément aux procédures de la CREI. Il y a eu des recours qui ont été tranchés par le Conseil constitutionnel… Vous seriez surpris par le nombre de dossier auxquels je n’ai pas donné suite ».

 

Le Conseil National s’étonne que les deux comptables de la Mairie de Dakar impliqués dans ce dossier et accessoirement militants de l’APR, aient pu bénéficier d’un simple contrôle judiciaire et soient épargnés dans le cadre des mesures de mandat de dépôt en raison de leur appartenance politique.

 

L’ACT  exige que le Maire de Dakar soit en mesure d’exercer ses droits sans entrave dans le cadre de sa défense, pour l’honneur de la justice du Sénégal.

 

Le Conseil National réitère son souci de voir le Président de la République respecter ses déclarations exprimant une volonté de faire la lumière sur tous les actes de spoliation des ressources publiques. Il rappelle qu’à l’initiative de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), de nombreuses lettres et requêtes ont été adressées au Président Macky Sall depuis le mois de Juillet 2016, pour obtenir des éclaircissements sur la teneur des contrats de recherche et de partage d’hydrocarbures signés entre l’Etat du Sénégal et les sociétés Petro-tim Limited, Kosmos Energy, le Groupe Tender et Petrosen, ainsi que sur les conditions ayant sous-tendu la signature des décrets d’application y afférant.

 

Le Conseil National regrette que jusqu’à ce jour, aucune réponse n’ait encore été apportée par le Président de la République, concernant le caractère frauduleux du rapport du Ministre en charge de l’Energie présentant à son approbation puis à sa signature, les décrets à l’origine de l’attribution des permis de recherche et d’exploitation:

  • décret 2012-596 du 19 juin 2012 dont le rapport de présentation porte la référence n° 792/MEM/DHCD/ANT/cmb du 11 juin 2012 concerne le bloc de CAYAR OFFSHORE PROFOND
  • décret 2012-597 du 19 juin 2012 dont le rapport de présentation porte la référence n° 687/MEM/DHCD/ANT/cmb du 5 juin 2012 concerne le bloc de SAINT-LOUIS OFFSHORE PROFOND

 

La transaction originelle entre l’Etat du Sénégal et le Groupe Timis a été viciée par le fait que Petro-tim Limited et Petro-Asia Resources n’avaient pas les capacités techniques et financières requises pour exécuter le contrat de recherche signé avec Petrosen.

 

Le Conseil National exige que le Gouvernement informe les populations sur les suites qu’il envisage de donner à cette forfaiture et à la demande de l’ACT l’enjoignant d’engager des enquêtes administratives et judiciaires afin d’identifier toutes les responsabilités impliquées et de restaurer la nation sénégalaise dans ses droits.

 

Le Conseil National a été informé des résultats des tournées entreprises dans les Régions du Sénégal profond par le Président et les compagnons de l’ACT et qui se sont poursuivies dans le Fouta. Ces tournées ont été l’occasion de rester à l’écoute des populations et de recueillir une fois de plus leurs doléances. Le constat est celui d’une profonde lassitude face aux promesses pré-électorales non tenues faites par les représentants du pouvoir en place.

 

Les populations sénégalaises ne sont plus dupes de ces discours qui leur sont servis à la veille de chaque élection. Sans suite ! Elles se souviennent notamment des promesses faites par le Président Macky Sall, confirmées par le Ministère du commerce, déclarant que le Sénégal pourrait atteindre en 2017 l’autosuffisance en Riz. Dans son communiqué du 14 janvier 2017 (n°14), le Bureau politique de l’ACT alertait déjà le Gouvernement sur la déception des populations rencontrées dans les zones de production de riz où l’absence de mesures d’accompagnement minimales de préservation des périmètres de cultures (dératisation – chasse des oiseaux granivores – disponibilité de produits phytosanitaires) et l’absence de fonds de roulement pour financer l’achat des intrants, ont compromis la réalisation des objectifs de rendements annoncés.

 

Le Conseil National demande aux autorités de se pencher en priorité sur ces aspects économiques cruciaux pour la survie des cultivateurs, mais aussi des industriels intervenant dans le secteur, en mettant l’accent et les moyens nécessaires pour assurer la hausse du niveau de production de riz. Cette réflexion et les plans d’actions qui en découleront devront également être élargis aux autres filières agricoles et artisanales de l’économie sénégalaise.

 

Le Conseil National a de nouveau attiré l’attention du Gouvernement sur les risques d’alourdissement de la dette publique sénégalaise. En effet, le rapport publié en Janvier 2017 par le FMI «  Sénégal – Consultations au titre de l’article IV et troisième revue de l’instrument de soutien à la politique économique », souligne que la dette publique du Sénégal est en augmentation depuis dix (10) ans, passant de 20,9% en 2006, en part du PIB, à 59,3% en 2016.

 

Cette dynamique défavorable de la dette publique sénégalaise comporte des risques qui pèseront à l’avenir sur sa viabilité, si des mesures ne sont pas prises pour y remédier.

 

Le Conseil National de l’ACT demande aux autorités sénégalaises de veiller à ne pas sacrifier les populations futures auxquelles reviendra la charge de cet endettement.

 

 

Dakar le 11 Mars 2017

Le Conseil National de l’ACT

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