C’est une grande première pour le continent noir. En effet, l’Afrique vient de franchir une phase importante dans le secteur de l’internet. Plus de 30 ans après la création du premier nom de domaine internet « .com », le continent vient de décrocher son identité numérique. L’information a été livrée par l’Union africaine (UA). Le lancement de ce nom de domaine a eu lieu le 10 mars dernier.
Le nom de domaine .africa sera disponible à partir de juillet, mais les Africains qui souhaitent l’utiliser peuvent d’ores et déjà introduire une demande, a expliqué la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA, lors d’une conférence de presse au siège de l’UA à Addis-Abeba, en Éthiopie.
« Avec .africa, je dirais que l’Afrique a enfin son identité numérique », a-t-elle déclaré.
Nkosazana Dlamini-Zuma a dirigé pendant près de quatre ans la Commission de l’UA. Le 14 mars dernier elle a passé le flambeau au Tchadien Moussa Faki.
Il faut noter qu’un faible taux de la population d’Afrique subsaharienne a accès à internet. Selon la Banque mondiale, ce sont environ 22% de ressortissants de cette partie du continent qui utilisent ce service, soit l’un des taux les plus faibles au monde. A ce jour, la moyenne mondiale est estimée à 44%. L’Union africaine souhaite augmenter ce taux de 10% d’ici à l’année prochaine, dans le cadre d’un programme de développement.
Plus de la moitié des 2 millions de sites internet africains proviennent d’Afrique du Sud, le leader de l’économie sur le continent, estime M. Lucky Masisela, directeur de la société ZA Central Registry, qui sera chargée de gérer le nom de domaine « .africa ».
« .africa va venir perturber le marché et permettra de diminuer le coût des noms de domaine », a assuré M Masisela, notant qu’un nom de domaine « .africa » ne coûtera que 18 dollars (17 euros), alors que l’enregistrement d’un site sur un domaine national peut coûter jusqu’à 250 dollars dans certains pays Afrique.
L’UA espère de son côté que les revenus du lancement de ce domaine internet permettront notamment de financer la Commission. L’organisation cherche par divers moyens à être moins dépendante des donateurs internationaux, qui contribuent à hauteur de 70% à son budget.
Ce nom de domaine permettra aux Africains, notamment les entrepreneurs, d’être plus visibles sur internet et de mieux se distinguer.