S’il y avait une palme d’or à décerner lors du Grand oral du Premier ministre à l’Assemblée nationale, Barthélémy Dias en serait le bénéficiaire. Pour cause, le maire de Mermoz- Sacré Cœur a été l’attraction. En effet, ne faisant pas partie de la liste des députés pressentis pour poser des questions au chef du Gouvernement, Barth est resté calme dans son coin jusqu’à 10 minutes de la fin des débats, le moment où le PM Mahammed Boun Abdallah Dionne devait clôturer ce face à face avec les députés, pour se faire entendre. En effet, il a attendu que ce dernier dise qu’il n’existe pas de caisse noire au Sénégal pour qu’il se lève pour le contredire mais c’est sans compter avec la détermination du Président de l’Assemblée Nationale qui l’a sommé de se taire et de s’asseoir puisqu’il n’avait pas la parole sinon il allait sortir de la salle. Le Premier ministre était obligé d’arrêter son speech pendant un moment ? finalement, Barth a quitté les lieux et une fois dehors, il a vidé sa bille sur le chef du Gouvernement : « Quand le premier ministre dit qu’il n’y a pas de fonds politiques au Sénégal, il insulte l’intelligence des Sénégalais. Les fonds politiques sous Mamadou Diop étaient mandatés au nom de Mamadou Diop, maire de Dakar, les dossiers et les documents sont là pour le prouver. Quand cette caisse d’avance a été créée, elle a été approuvée par le représentant de l’Etat, le préfet de l’époque. Quand le Premier ministre se permet de dire à la représentation nationale qu’à la ville de Dakar, il n’y pas de caisse noire, c’est une insulte », a laissé entendre Dias fils.
« Pendant qu’il y est, il n’a qu’à dire que lui n’a pas de fonds politiques et qu’il n’a été élu par personne, il a été nommé et il a un fonds politique qui fait 10 fois ceux du maire de Dakar. Je rappelle que les fonds politiques de la Primature sont chiffrés à trois milliards, je rappelle aussi que pendant qu’on y est, il n’a qu’à dire que le Président de la République n’a pas de fonds politiques ».
Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, il soutiendra : « Il faut qu’on ait le courage et l’honnêteté politique de dire la vérité aux Sénégalais. Il se permet de dire devant le peuple pour dire que c’est une reddition de comptes, c’est un règlement de compte, c’est flagrant, c’est choquant et c’est humiliant pour le Sénégal », a-t-il indiqué avant d’inviter le Premier ministre à un peu de retenue.
Convaincu que cette rencontre entre le PM et les députés n’est que du théâtre, Barthélémy Dias laissera entendre que Moustapha Niass n’a pas le droit d’orchestrer ce « complot politique » qui, selon, lui, cherche à mettre en avant une certaine communication pour mettre des formes sur une « cabale politique qui a été orchestrée et organisée avec la complicité d’Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti Socialiste ».
Barth a, dans la foulée, dénoncé le fait que la parole lui soit refusée dans la salle : « En tant que député, j’ai droit à la parole, comme M. Moustapha Niass ».
Avant de terminer, il fustige la façon dont cette rencontre est organisée : « ce sont des questions qui ont été transmises à la Primature, il y a quelques jours, le Premier ministre, il vient pour raconter une dictée, nous ne sommes plus en démocratie et à partir de ce moment, nous nous battrons avec les arguments que nous avons, je ne suis pas venu à l’Assemblée Nationale pour m’aplatir devant le Premier ministre, je suis venu pour qu’il puisse nous éclairer et nous dire de quoi il s’agit.
