Migrants et femmes, les laissés-pour-compte du développement

L’humanité a fait des progrès spectaculaires dans son développement en un quart de siècle, mais les femmes et les minorités ethniques ont été laissés pour compte, et un humain sur neuf souffrait de la faim en 2016, a affirmé l’ONU mardi. « Nous vivons aujourd’hui plus longtemps, plus d’enfants sont scolarisés et plus de personnes ont accès à des services sociaux de base », a écrit le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans un rapport publié mardi à Stockholm. « Le développement humain n’a pourtant pas été homogène et les privations humaines persistent », a-t-il souligné.

1 milliard de personnes sorties de l’extrême-pauvreté. Alors que la population mondiale a augmenté de deux milliards entre 1990 et 2015, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté, 2,1 milliards ont eu accès à des sanitaires meilleurs et plus de 2,6 milliards à une meilleure source d’eau potable.

Néanmoins, en 2016 un habitant de la planète sur neuf souffrait de la faim et un sur trois de malnutrition. Quelque 18.000 personnes meurent chaque jour d’avoir respiré un air pollué, et 24 personnes chaque minute subissent un déplacement forcé. Les groupes les plus touchés sont les femmes et les filles, les minorités ethniques, les peuples indigènes, les handicapés et les migrants.

65 millions de personnes en situation de déplacement forcé. Environ 244 millions de personnes vivent dans un autre pays que le leur, d’après l’ONU. Parmi eux, « de nombreux migrants, cependant, notamment les 65 millions de personnes en situation de déplacement forcé dans le monde, (…) manquent d’emplois, de revenus et d’accès aux soins de santé et aux services sociaux ».

Le droit des femmes, une question de réflexion. De manière plus positive, le PNUD a noté que l’égalité entre les sexes et l’attention aux droits des femmes étaient aujourd’hui des questions ordinaires de la réflexion sur le développement. Mais les femmes subissent toujours de fortes discriminations, et par exemple « 10 à 20% seulement des propriétaires fonciers des pays développés sont des femmes ».

Les minorités ethniques sont aussi des victimes fréquentes de la discrimination, par exemple en étant marginalisées dans le système éducatif, le marché du travail ou les positions de pouvoir, engendrant pauvreté et vulnérabilité face aux crimes et délits, y compris le trafic d’êtres humains.

1 % des plus riches détiennent 46 % de la fortune mondiale. L’inégalité de revenus est un autre problème, avec les 1% les plus riches détenant 46% de la fortune mondiale. Cette inégalité nourrit d’autres formes d’injustice, et inversement, qui fait que certains groupes « manquent de poids pour influencer les politiques et les lois par les voies traditionnelles ».

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