Selon les informations de Libération, le doyen des juges a clôturé l’instruction du dossier dit des commissions présumées qu’aurait versé Sudatel pour l’obtention de la troisième licence de téléphonie. La balle est désormais dans le camp du ministère public.
Il aura fallu deux ans au juge instructeur pour cerner tous les contours de l’affaire dite des commissions qu’aurait versé l’opérateur de téléphonie Sudatel pour décrocher la troisième licence de téléphonie. Ce, compte tenu surtout de toute la bataille procédurale qui a entouré cette affaire. Des sources autorisées renseignent que le doyen des juges a clôturé le dossier transmis au parquet de Dakar qui doit faire parvenir ses réquisitions. C’est dire que, dans les prochains jours, Thierno Ousmane Sy, l’ancien conseiller en Ntic du Président Wade, et le financier Kéba Keindé, seront édifiés sur leur sort.
En effet, Thierno Ousmane Sy avait été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics portant sur 10,9 milliards de francs Cfa, corruption passive portant sur 3,5 milliards de francs Cfa et association de malfaiteurs. Au même moment, le doyen des juges avait visé X et Kéba Keindé pour les mêmes délits avant de lancer un mandat d’arrêt international contre ce dernier. Thierno Ousmane Sy est sorti de prison à la suite d’un long bras de fer judiciaire alors que Kéba Keindé a tout récemment gagné une bataille judiciaire. La Cour suprême avait confirmé la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar qui avait prononcé l’annulation du mandat d’arrêt international visant l’homme d’affaires sénégalais retranché à Dubaï depuis l’éclatement de cette affaire.
Les conseillers de Kéba Keindé avaient introduit, d’après le journal, une requête auprès de la Chambre d’accusation avait émis un avis favorable mais le parquet général avait fait un pourvoi en Cassation pour faire casser la décision auprès de la Cour suprême. Mais, cette instance ne l’avait finalement pas suivi. Mahwa Sémou Diouf, à qui le dossier a été retourné, avait en ce moment deux choix : prendre acte de la décision de la Cour suprême ou émettre un nouveau mandat d’arrêt. Le magistrat a opté pour le premier choix en clôturant son instruction, sans émettre un mandat d’arrêt contre Kéba Keindé.