Stromae revient dans une interview accordée au journal Libération sur la fin brutale de sa tournée africaine. Souvenez-vous: il avait dû être rapatrié d’urgence pour problèmes de santé. On vous en avait parlé ici. Des rumeurs avaient circulé sur l’annulation de sa tournée. Stromae s’en souvient douloureusement, admettant que le sujet est « délicat ».
« Après 150 dates, j’étais à plat », explique-t-il. « Je n’ai pas supporté mon traitement anti-paludisme, ça m’a filé des hallucinations. J’ai cru que j’avais basculé dans la folie, on m’a diagnostiqué une décompensation psychique. J’aurais pu faire une connerie, je n’étais plus moi-même. »
Coralie Barbier, son épouse et associée pour la marque Mosaert, a eu très peur. « J’ai cru que je ne le retrouverais plus jamais comme avant. »
Stromae, blindé?
Au cours de cet entretien, Stromae parle d’argent sans trop en dire. « Tout ce que j’ai gagné, après impôts, et je suis fier d’avoir été un gros contribuable, a été réinvesti dans Mosaert. On fait travailler des usines locales, des gens sur les clips, c’est pas des emplois fictifs. » A ceux qui pensent qu’il est « blindé », il répond: « Si nous ne continuons pas de travailler, dans dix ans, nous n’aurons plus de quoi faire tourner notre société. »
« Comme tous les Belges », Stromae a « une pierre dans le ventre ». Il a acheté l’appartement dans lequel il vit avec Coralie à Bruxelles et il roule en Fiat. Pas de folie des grandeurs. A ceux qui aimeraient le revoir vite sur scène, qu’ils patientent… Il a besoin « d’ombre », pour se « ressourcer ». Je ne suis pas prêt à faire une grosse daube pour des histoires d’argent parce qu’alors le public me dira « Stromae, tu sais quoi? Va bien te faire foutre! » et il aura raison. »