C’est plus de quatorze millions d’Américains qui risquent de perdre leur couverture santé dès l’année prochaine si les Républicains honorent leur promesse de démantèlement de l’Obamacare. C’est ce qui ressort du rapport du 13 mars du Congressional Budget Office (CBO), l’instance non-partisane du Congrès.
Toujours selon ce rapport, ce chiffre sera porté en 2026 à 24 millions de personnes supplémentaires qui ne seront pas assurées si le projet se matérialise.
Une crainte pour les Républicains modérés
Ces chiffres sont plus élevés que ce que craignaient de nombreux élus républicains modérés. Ils s’inquiètent d’un retour en arrière, au nom de la libéralisation du système de santé. Certes, le projet républicain réduirait les déficits publics, grâce aux coupes du budget de la santé. En effet, les dépenses du programme Medicaid, pilier de l’État-providence destiné aux plus vulnérables, seraient ainsi réduites d’un quart en 2026 par rapport à la trajectoire actuelle. Pour les chefs républicains donc, un échec serait catastrophique politiquement car cette abrogation est leur premier chantier législatif.
Plusieurs acteurs du corps médical s’opposent
Le texte, présenté la semaine dernière, a été approuvé par deux commissions parlementaires, mais fait face à l’opposition démocrate ainsi qu’aux critiques du corps médical et de certains conservateurs. Les dirigeants démocrates au Congrès ont dénoncé un projet qui menacerait de priver des personnes âgées de maisons de repos. Et ce tout en concédant des coupes fiscales aux Américains les plus aisés. Pour le sénateur Bernie Sanders, la réforme « n’est pas une loi de santé. C’est un transfert massif de richesses de la classe moyenne vers les gens les plus riches d’Amérique ».
Réponse de l’administration Trump
L’administration Trump entend bien défendre ce projet de démantèlement de l’Obamacare. C’est pourquoi, le ministre de la Santé, Tom Price, a immédiatement rejeté le rapport. Il déclarait ainsi que le rapport ne prenait pas en compte les réformes suivantes prévues par l’administration. « Nous estimons que notre plan permettra d’assurer plus de personnes qu’aujourd’hui », a-t-il soutenu depuis la Maison Blanche.