Une première à Khartoum : le président Omar el-Béchir nomme un proche conseiller au poste de Premier ministre. Un poste qu’il avait lui-même supprimé lors du coup d’Etat contre Jaafar Numeïri et qui l’avait porté au pouvoir en 1989. Le nouveau Premier ministre soudanais a prêté serment ce jeudi devant el-Béchir. Un remaniement gouvernemental est attendu dans les prochaines heures.
Le président soudanais, selon la Rfi, a donc nommé son propre Premier vice-président Bakri Hassan Saleh, au poste de Premier ministre, un poste exigé par l’opposition et convenu lors du dialogue national, avant d’être entériné mercredi par le Parlement.
Le dialogue national a eu lieu à Khartoum, entre octobre 2015 et octobre 2016, à l’initiative du président, mais il a été vite boycotté par une majeure partie de l’opposition et par les groupes armés.
Dans son discours d’investiture, le nouveau Premier ministre a souligné l’importance d’avancer sur ces deux points : résoudre les conflits armés dans le pays et améliorer la situation économique. D’ailleurs, c’était également le but du dialogue national.
Cette nomination pose cependant un problème juridique. En plus de son nouveau poste, Bakri Hassan Saleh conservera le poste de Premier vice-président. Ce cumul des mandats suscite la polémique à Khartoum. Joindre le pouvoir politique et le pouvoir exécutif est contraire à la Constitution.
Cependant, ce conflit d’intérêts ne semble pas perturber el-Béchir. Il défend son proche en déclarant : « C’est l’homme qui convient, il connait tous les dossiers de l’Etat ».
Le président garde toujours pour lui le droit de nommer et de destituer des ministres. Il doit entreprendre un remaniement gouvernemental et a promis d’ouvrir un nouveau dialogue, autour de la Constitution, cette fois-ci.