Le répit de Donald Trump après son discours bien accueilli devant le Congrès aura duré poins de 24 heures. Depuis mercredi soir, la polémique sur les contacts avec la Russie repart de plus belle, alors que son ministre de la Justice Jeff Session a reconnu qu’il avait rencontré l’ambassadeur russe à deux reprises sans l’avoir dévoilé lors de son audition au Sénat, un scénario qui a coûté son poste au conseiller Michael Flynn.
Que s’est-il passé ?
Jeff Session a rencontré deux fois l’ambassadeur russe Sergueï Kisliak pendant la campagne, en juillet et en septembre, dont une fois en tête à tête. Lors de sa confirmation devant le Sénat, interrogé sur les contacts entre l’équipe de Trump et la Russie, il n’a pas divulgué ces deux rencontres. « Je n’ai pas eu de communications avec les Russes », a répondu Sessions.
Que dit Sessions ?
En bon ancien avocat, il joue sur les mots. Selon lui, la question était sur des contacts de l’équipe de Donald Trump et la Russie, mais il jure avoir rencontré l’ambassadeur russe dans le cadre de son rôle de sénateur – il siège à un comité sur la Défense – et pas celui de conseiller du candidat.
Que disent les démocrates et les républicains ?
Les leaders démocrates Nancy Pelosi et Chuck Schumer ont tous les deux demandé la démission de Sessions, l’accusant de parjure. Trois sénateurs républicains, eux, ont invité le ministre à se récuser de tout ce qui touche à l’enquête sur la Russie, ce que ce dernier n’a pas écarté. Ce dernier, en tant que ministre de la Justice (attorney general) supervise en effet le FBI, chargé d’enquêter sur d’éventuels contacts entre l’équipe de Trump et Moscou.
Que dit la Maison Blanche ?
Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a dénoncé sur Fox News “des jeux politiques partisans”. “Ils devraient avoir honte”, a-t-il dit. Selon CNN, la Maison Blanche a été mise au courant des deux rencontres de Jeff Sessions avec l’ambassadeur… par la presse, mercredi soir.
L’ambassadeur russe, un espion ?
Sessions affirme que de telles rencontres sont « routinières ». Mais la sénatrice démocrate Claire McCaskill l’a contredit. « Je siège au comité » sur la Défense « depuis 10 ans. Aucun appel ou rencontre avec l’ambassadeur. Il appelle le comité sur les relations internationales ».
Le cœur de l’affaire, c’est que selon des sources de CNN, Sergueï Kisliak est considéré par le renseignement américain comme étant un espion en chef de Moscou, notamment chargé de recruter des agents aux Etats-Unis. Désormais, on attend la réaction officielle de Donald Trump, alors que Jeff Session est l’un de ses plus proches conseillers, considéré comme le cerveau de la politique du président sur l’immigration.