Alors que Snap, la société mère de Snapchat a brillamment réussi son entrée en Bourse, retour sur le parcours d’Evan Spiegel, son co-créateur, à qui la vie a toujours réussi.
« Je suis un garçon jeune, blanc et éduqué. J’ai toujours eu beaucoup beaucoup de chance. » C’est ainsi qu’Evan Spiegel, co-créateur de Snapchat, se décrivait lors d’une conférence tenue en 2013 à l’université Stanford alors que sa jeune start-up commençait à décoller. Et il est vrai que le plus jeune multimilliardaire du monde (sa fortune est estimée à 4 milliards de dollars) qui a brillamment mené l’introduction en Bourse de son entreprise n’est pas vraiment un pur produit de la méritocratie américaine.
La vie d’Evan Spiegel ressemble en effet plus à celle d’un personnage de la série Beverly Hills qu’à celle d’un Mark Zuckerberg issu, lui, de la classe moyenne.
Retour sur la vie rêvée d’Evan Spiegel:
Son enfance dans ce quartier huppé de Los Angeles
Evan Spiegel a grandi à Pacific Palisades, un quartier huppé de Los Angeles, situé à quelques kilomètres de Malibu. Aîné d’une fratrie de trois enfants, il est né le 4 juin 1990. Ses parents, tous deux avocats, divorceront quand il sera au lycée mais le jeune Spiegel ne manquera jamais de rien.
Sa première voiture? Un SUV Cadillac à 74.000 dollars!
Alors que certains se contentent d’une petite Twingo d’occasion, Evan Spiegel a eu droit pour ses 16 ans à une Cadillac Escalade, un très gros et très luxueux SUV dont la version de base coûte aujourd’hui la bagatelle de 74.000 dollars (70.300 euros). Un véhicule si gros qu’il ne peut pas se garer sur le parking du lycée. Mais, peu importe, Evan est autorisé à utiliser celui de l’entreprise voisine au sein de laquelle son père a ses entrées.
Et un coupé BMW à 75.000 dollars pour ses 18 ans
Estimant que son SUV consomme trop d’essence, le jeune Evan décide de s’en séparer deux ans plus tard. Mais pour le remplacer, il ne jette pas pour autant son dévolu sur une Toyota Prius comme c’est alors la mode en Californie. Son choix se porte sur ce coupé BMW 550i à 75.000 dollars. Dans une lettre envoyée à son père en 2008, courrier que s’est procuré le Los Angeles Times, le jeune Spiegel reconnaît avoir de la chance. « Nous vivons dans une bulle », écrit-il avant de lui promettre qu’il fera des efforts pour réduire ses dépenses d’étudiant qui atteignent 2.000 dollars par mois. La promesse vise surtout à convaincre son père de lui offrir le bolide de ses rêves: « Les voitures me procurent une grande joie, écrit-il. J’apprécierais vraiment que tu reconnaisses mon travail en m’achetant cette BMW. Les garçons attachent tellement de valeur aux voitures… »
Ses études à Stanford, l’université la plus chic de Californie
Dotée d’un budget annuel de 23 milliards de dollars et comptant dans ses rangs une vingtaine de prix Nobel, Stanford -située au coeur de la Silicon Valley- est l’université la plus huppée de l’ouest des États-Unis. Il y étudie le design et non le code informatique comme la plupart des créateurs de grandes start-up comme Zuckerberg ou Page et Brin. C’est là qu’il fait la connaissance de son partenaire Bobby Murphy et de Reggie Brown -qui sera écarté de l’aventure par la suite. Ensemble ils ont l’idée de Snapchat, une application qui permet d’envoyer des photos qui s’effacent au bout de quelques secondes. « Nous n’étions pas cool, expliquait en 2014 Bobby Murphy dans Forbes. Alors nous inventions des choses pour être cool. »
Le premier siège de Snapchat dans la maison de papa
En 2012, pour gérer sa jeune start-up, Evan Spiegel préfère abandonner ses études. Il ne lui restait que quelques semaines de cours et d’examens pour obtenir son diplôme. Mais son père ne semble pas gêné de voir son fils sacrifier les dispendieux frais de scolarité (47.000 dollars par an) qu’il a réglés en partie pour rien. L’équipe de Snapchat est même autorisée à installer le quartier général de la start-up au domicile familial. « Le loyer n’était pas cher » relève-t-il dans le magazine Variety.
L’appli jaune fait un carton immédiat dans les lycées
C’est en 2011 que Snapchat, l’appli d’échange de photos éphémères est lancée par Spiegel et Murphy. D’où leur vient l’idée? D’abord en voyant les gens qui enlèvent les tags des photos gênantes sur Facebook lorsqu’ils vont passer un entretien d’embauche. Ils comprennent qu’il faut créer une solution pour les photos gênantes. Et c’est un scandale médiatisé qui confirme leur intuition: la démission en 2011 d’un élu démocrate new-yorkais après la publication de photographies explicites et de textos à caractère sexuel échangés avec différentes femmes. Ils lancent alors leur application jaune (c’était à l’époque une couleur très rare dans les app stores). Carton immédiat dans les lycées de Los Angeles. Les jeunes s’emparent de Snapchat, ce qui est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui. 52% des utilisateurs ont entre 16 et 24 ans.
Sa première villa… à 3,3 millions de dollars
La maison de papa va vite devenir trop petite et Spiegel se décide d’investir en 2014 dans le quartier très chic de Brentwood à Los Angeles. Sa première villa (260 m², 3 chambres, un jardin) est achetée pour la modique somme de 3,3 millions de dollars.
Une Ferrari à 25 ans après un gros deal
En 2015, juste après une grosse levée de fonds pour Snapchat, Spiegel s’offre une Ferrari. Il a à peine 25 ans.
Son idylle avec une top model de Victoria’s Secret
C’est en 2014 lors d’un dîner organisé par la marque Louis Vuitton qu’Evan Spiegel rencontre pour la première fois la top model Miranda Kerr, star des défilés Victoria’s Secret. Un an plus tard, ils sont en couple. Et en 2016, les deux tourtereaux s’offrent, pour 12 millions de dollars (11,4 millions d’euros) cette villa de 660 m², également située à Brentwood.
Star de Wall Street à 26 ans
La start-up change de dimension en entrant en Bourse. Snap, la maison-mère de l’application Snapchat aux 158 millions d’utilisateurs quotidiens a levé 3,4 milliards de dollars en Bourse, valorisant la société à 24 milliards de dollars. Et dès les premières heures de la cotation, le titre gagnait plus de 40%, propulsant, momentanément, le patrimoine d’Evan Spiegel au-delà des 5,5 milliards de dollars.